Arribi Mokhtar est né le 24 février 1924 à Sétif, c'est l'une des figures légendaires du football algérien et de la région de Sétif, joueur de l'équipe du Front de libération nationale et entraîneur en Algérie. Il a joué pendant sept saisons au FC Sète toujours en première division et pour bien cerner le personnage et comprendre sa venue au FC Sète, il faut se remettre dans le contexte de l'époque.Au lendemain de la Seconde guerre mondiale, la ville de Sète est sinistrée, le stade a été bombardé et le FC Sète n'avait plus d'argent. A l'été 1946, seulement deux des joueurs champions de France en 1939 sont encore Sétois : les jumeaux Pierre Dauzelle et Désiré Cortanyi et pour les remplacer, Bayrou et les membres du comité sont allé recruter de l'autre côté de la Méditerranée. Entre 1945 et 1946, six des meilleurs joueurs nord-africains débarquent à Sète : les Marocains Abderezack, la nouvelle perle noire et Benbrahimi, Said Haddad, Boumedienne, Abderahmane Mihoubi, un rude arrière algérois et Mokhtar Arribi, l'ailier gauche du Mouloudia Club d'Alger (MCA) Mokhtar Arribi commence à jouer au football dans sa ville natale de Sétif, pendant deux saisons de 1944-1946, il se perfectionne avec le MCA avant de partir à Sète avec qui il joua 155 matches de division Une marquent la bagatelle de douze buts ! Les Algériens aimaient l'appeler «Zinzin», car l'homme personnifiait la discipline et la rigueur, il a débuté une riche carrière en 1942-1943 à l'USM Sétif et évoluera par la suite pendant deux saisons au Mouloudia Club d'Alger (1944-1946). Cependant, après la fin de la Seconde guerre mondiale, il mettra le cap sur l'hexagone pour y embrasser une carrière professionnelle. Son poste de prédilection était ‹milieu gauche et signe sa première licence au FC Sète (France) où il séjournera pendant plus de cinq longues années (1946-1951). Il quitte le FCS qui l'avait adopté suite à la relégation de son équipe en division inférieure, mais il signe une licence avec l'AS Cannes (1951-1952) où il sera rejoint par Abdelhamid Kermali. La saison d'après, il revient au FC Sète avant d'opter pour le CS Hammam Lif (Tunisie) comme entraîneur joueur (1955-1957) puis il terminera sa carrière de joueur professionnel au RC Lens (1953-1954 mais il est à noter que sa dernière saison en France, il passera à Avignon (1957-1958) avec la double casquette d'entraîneur joueur. Cependant à l'appel de la patrie, Arribi Mokhtar, un homme à la très forte personnalité laisse tomber la célébrité et le confort pour rejoindre la glorieuse formation de football du Front de libération nationale, une noble cause auquel il n'avait hésité à aucun moment de répondre présent et de tout laisser tomber derrière lui, la patrie avant tout ! L'équipe de la Liberté sera dirigée par le duo Boumezrag Mohamed et Arribi Mokhtar. L'éternelle formation footballistique porte-drapeau de la cause algérienne avait dans ses rangs les frères Soukhane, les frères Bouchache, Mustapha Zitouni, Mohamed Maouche, Rachid Mekhloufi, Abdelhamid Kermali, Brahimi, Abderahmanne Boubekeur, Ali Benfedha, les frères Ibrir, Rouai, Kerroum, Bekhloufi et d'autres preux ayant tout sacrifié pour que vive l'Algérie libre et indépendante : cette Equipe de football combattante unique dans l'histoire a été des années durant l'autre porte-voix de l'Algérie : Arribi Mokhtar a été champion d'Algérie en 1967-1968, il remporté une Coupe d'Algérie la même année 1967-1968 puis il rejoint l'Entente sportive de Sétif où il remporte également une Coupe d'Algérie en 1979-1980 puis champion d'Algérie avec l'ESS en 1986-1987. Il a, à son palmarès, un Championnat d'Afrique des clubs champions avec l'ES Sétif en 1987-1988, puis champion afro-asiatique 1988-1989. Arribi Mokhtar a été plusieurs fois entraîneurs de l'ESS, du CS Sfax, de l'Equipe nationale de Libye, de l'équipe nationale d'Algérie 1985. L'équipe libyenne était surnommée «les chevaliers de la Méditerranée». Arribi Mokhtar est une des plus grandes figures footballistiques du football algérien, il est avec Abdelhamid Kermali les Messieurs du football de la ville de Sétif. Au cours de sa très longue vie sportive, Arribi voyagea beaucoup et avant de partir en France pour débuter sa riche carrière professionnelle, le Mouloudia Club d'Alger eut le très grand honneur de le compter parmi ses joueurs durant la saison 1944-1946 alors qu'il n'avait à peine les 20 printemps. Arribi Mokhtar a tout donné pour l'Entente sportive de Sétif, il a été le père pour toute les générations de footballeurs qui se sont succédé dans la formation d'El kahla ou beidha, personne ne pourra nous contredire et la mémoire collective garde de cet homme l'image d'un symbole, d'un footballeur porte-étendard de sa génération, une génération douée sur le terrain mais qui sait aussi se comporter en dehors des sphères de jeu, une génération d'une maturité introuvable aujourd'hui : Arribi Mokhtar a durant toute sa carrière été un professionnel, un entraîneur joueur qualifié puis entraîneur et moudjahid avec l'équipe de la Liberté pour la noble cause du combat libérateur d'un pays l'Algérie sous le joug du colonisateur, et ensuite un professeur dans les terrains d'Algérie tenant dans ses mains ses instruments de travail : un compas, une règle graduée et un rapporteur.