Le ministre de la Communication, Mohammed Bouslimani a affirmé, avant-hier lundi à Alger, que la scène médiatique nationale ne saurait relever les défis du nouveau millénaire sans une réforme globale de ses méthodes de travail. A travers, a-t-il dit, l'établissement de nouvelles règles juridiques qui assurent un équilibre entre la liberté et la responsabilité conformément aux dispositions de la Constitution et aux traités internationaux ratifiés par l'Algérie. « La loi organique relative à l'information s'inscrit dans le cadre de la concrétisation de l'un des 54 engagements du président de la République relatif à l'Information, visant à consacrer la liberté, le pluralisme et l'indépendance de la presse, mais aussi à garantir le respect des règles de professionnalisme, de déontologie et d'éthique professionnelle, à en faire le socle de la pratique démocratique et à la protéger contre toutes formes de dérive », a-t-il indiqué. S'exprimant devant la commission de la culture, de l'information, de la jeunesse et du tourisme au Conseil de la Nation, lors d'une séance consacrée à la présentation de la loi organique relative à l'Information, Mohamed Bouslimani a souligné la nécessité d'établir de nouvelles règles juridiques pour le paysage médiatique de manière à créer un équilibre entre la liberté et la responsabilité conformément aux dispositions de la Constitution et aux traités internationaux ratifiés par l'Algérie. « La révision du cadre législatif relatif à l'Information vise à organiser la scène médiatique nationale qui nécessite d'établir des règles professionnelles qui répondent aux normes internationales de la pratique journalistique, définissent les droits et obligations et consacrent les valeurs de la responsabilité », a-t-il poursuivi. Soulignant le rôle, essentiel, des médias dans la formation et l'orientation de l'opinion publique, notamment dans le cadre de l'évolution rapide des Technologies de l'information et de la communication (TIC), le ministre a assuré que son secteur s'attelait à pallier les lacunes et dysfonctionnements enregistrés dans la législation et le règlement en vigueur. A travers, a-t-il fait remarquer, l'établissement de nouvelles règles juridiques claires qui assurent le plein exercice des libertés et des droits, renforcent le professionnalisme et consacrent les mécanismes de régulation, et ce, par la consultation d'experts et professionnels du secteur. Ce projet de loi sur l'Information, a-t-il indiqué encore, prévoit l'instauration du régime déclaratif qui repose sur l'application simplifiée pour la création de médias, au lieu du régime d'octroi d'agréments en vigueur, et, la création d'une Autorité de régulation de la presse écrite et électronique. « Ce texte de loi prévoit également une protection juridique au journaliste qui incrimine toute forme de violence ou d'injure pendant ou à l'occasion de l'exercice de ses fonctions, ainsi que l'obligation au média de souscrire une police d'assurance-vie au profit de chaque journaliste dépêché dans des zones pouvant mettre sa vie en danger et de lui donner le droit de refuser de travailler en l'absence de cette police, sans que ce refus ne constitue un manquement à ses devoirs professionnels », a-t-il observé. Le texte, a-t-il fait remarquer, a entériné l'obligation au journaliste de vérifier la véracité, la source et la crédibilité de l'information avant de la publier ou de la diffuser dans les médias. A travers, a-t-il dit, le renforcement de son droit d'accès à l'information et la protection de ses sources en reconnaissant son droit au secret professionnel, et en obligeant les organismes, les administrations et les entreprises publiques à faciliter l'accès à l'information d'une manière qui garantisse le droit du citoyen à l'information. « Le présent texte de loi vise à améliorer la qualité du service des médias en fixant les notions de journaliste, d'activité journalistique, et de statut de journaliste professionnel, et à créer un Conseil supérieur de l'éthique et de la déontologie professionnelle, dont les membres sont nommés ou élus », a-t-il ajouté. Enfin, s'agissant de l'audiovisuel, le ministre a fait état de la modification des Statuts de l'Autorité de régulation de l'audiovisuel (ARAV) en lui conférant un caractère particulier et en lui confiant, outre les tâches qui lui sont assignées, une mission de contrôle et de surveillance des services de la communication audiovisuelle via Internet, en sus des services traditionnels de la communication audiovisuelle.