De violents affrontements entre l'armée soudanaise et les Forces de soutien rapide (FSR, forces spéciales) se déroulent à l'intérieur et autour des zones méridionales de la capitale, la ville de Khartoum, ce jeudi. Selon la chaîne de télévision Al-Arabiya, les forces armées soudanaises lancent des frappes aériennes contre les positions des forces spéciales. Des tirs d'artillerie lourde sont entendus dans les zones situées au sud de Khartoum. Le journal Asharq Al-Awsat rapporte que les principaux combats entre les parties au conflit se concentrent à l'intérieur et autour de la capitale, mais que la vague de violence a également englouti d'autres Etats du Soudan. Des affrontements ont notamment éclaté dans l'Etat du Kordofan Nord, ainsi que dans la région du Darfour, dans l'ouest du pays. Selon le comité médical, la situation la plus grave est dans la ville d'El Geneina, le centre administratif de l'Etat du Darfour occidental, où il est encore impossible d'estimer le nombre de victimes civiles en raison des affrontements en cours. Les médecins estiment que le nombre de victimes civiles au Darfour pourrait atteindre 500 personnes. La situation au Soudan s'est dégradée à la suite de désaccords entre le commandant de l'armée, Abdel Fattah al-Burhan, qui dirige également le Conseil souverain (la structure dirigeante du pays), et le chef des FSR, Mohamed Hamdan Dagalo (Hemeti), son adjoint au Conseil. Ces désaccords concernent avant tout les délais de l'inclusion des forces de soutien rapide au sein d'une armée unie ainsi que la personnalité du commandant en chef des forces armées : un militaire de carrière – modèle prôné par Abdel Fattah al-Burhan – ou un président civil – format souhaité par Mohamed Hamdan Dagalo. Des affrontements ont éclaté le 15 avril entre les deux structures près de la base militaire de Merowe et à Khartoum. Depuis, plusieurs tentatives de trêve ont eu lieu. Selon le syndicat des médecins soudanais, les hostilités ont fait déjà plus de 800 morts.n