S'il fallait une énième preuve de la nature dictatoriale de la démocratie bourgeoise, elle nous est régressivement et répressivement administrée par la politique terroriste antisociale et policière du gouvernement Macron. Plus que jamais, la démocratie est la feuille de vigne derrière laquelle se dissimule la dictature du capital. Si en période de «paix sociale», la classe dominante occidentale, et donc française, arbore sereinement le masque hypocrite de la respectabilité « démocratique », en période d'agitations sociales radicalement revendicatives, la même classe dominante, apeurée, dévoile belliqueusement son véritable visage hideux. Toute sa coutumière phraséologie libérale sur le droit de grève, de manifestation, de circulation, en un mot, le respect des droits de l'Homme, se métamorphose en son contraire. La répression devient son mode de gouvernance. L'intimidation, sa méthode de gestion barbouzienne. La calomnie, son moyen de communication médiatique. L'incarcération, sa technique de bannissement politique. En France, à la faveur de la crise sanitaire politiquement instrumentalisée, gérée de manière sécuritaire, et de la crise économique systémique induisant l'instauration de mesures sociales (hyperinflation) et politiques (restrictions et répressions policières) arbitraires, ce tournant totalitaire prend chaque jour de l'ampleur. Par ailleurs, face à la contestation sociale, à la résistance du prolétariat symbolisée par la radicalisation de sa lutte contre la réforme des retraites, le gouvernement Macron a révélé sa cruelle brutalité, son cynisme arrogant, son « despotisme démocratique ». C'est-à-dire démospotisme. Le démo-spotisme, c'est ce mode de gouvernance occidentale, donc français, qui a l'apparence de la démocratie par l'élection, mais le vrai visage du despotisme par la gestion étatique. Il s'agit d'une véritable pandémie despotique, plus dangereuse et meurtrière que le débonnaire Covid-19. Cette gouvernance occidentale oligarchique prétend être vaccinée contre la tyrannie, immunisée contre le fascisme. Mais elle renferme au vrai tous les attributs pathologiques du totalitarisme asymptotique, ce virus despotique, invisibilisé par la subliminale propagande médiatique autocratique. Ce système démospotique viral se propage dans tout le corps social occidental, désormais immergé dans la nauséabonde boue de la servitude volontaire dans laquelle l'ensemble des citoyens se vautrent allègrement. De toute évidence, le monde occidental a basculé de la démocratie formelle au despotisme réel. En effet, en Occident, en particulier en France, on assiste à la fin de la démocratie bourgeoise avec ses Parlements, ses Droits, ses Pouvoirs et contre-pouvoirs superflus. Car, dorénavant, les lois et les mesures despotiques sont dictées directement par le pouvoir exécutif, sans être ratifiées par le Parlement. Tous les pays occidentaux, caractérisés par la militarisation de leur société, la mutilation des droits sociaux de leurs populations et la gouvernance par la terreur, s'apprêtent à étriller les vétustes Constitutions, les libérales règles politiques et les lois sociales protectrices, devenues des entraves à la nouvelle gouvernance despotique dictée par la situation de crise économique systémique (vectrice de menaces d'explosions sociales), et la marche forcée vers la guerre généralisée. De même, on assiste à la fin de la souveraineté du pouvoir judiciaire dorénavant dépouillé de son apparente et illusoire indépendance, à la mort de la liberté d'expression et de la presse, illustrée par la disparition des fonctions de contrepoids correctif démocratiques défendues par des instances de régulation libres, menacées de disparition car encombrantes en période de guerre de classe et de conflit armé. Pareillement, les instances de défense des droits de l'Homme, de moralisation de la politique et de lutte contre la corruption, devenues gênantes en cette nouvelle ère de militarisation de la société et de marche forcée vers la guerre, sont menacées de disparition, soit par la suppression de leur agrément ou la cessation de leurs subventions. La Ligue des droits de l'Homme est la première association à être menacée de disparition. Après avoir été mise en cause par Gérald Darmanin, menaçant de supprimer la subvention octroyée par l'Etat, la Ligue des droits de l'Homme (LDH) avait été également prise à partie par la cheffe du gouvernement, Elisabeth Borne. « J'ai beaucoup de respect pour ce que la LDH a incarné. Je ne comprends plus certaines de ses prises de position », avait-elle déclaré devant le Sénat. De manière plus explicite : « avant, en temps de paix sociale et de prospérité, on pouvait feignait respecter votre activité, désormais, en ces temps de crises multidimensionnelles et mortelles, on ne peut plus la tolérer ». Globalement, le gouvernement ne tolère plus les critiques de la LDH, notamment sur le maintien de l'ordre en France. En effet, l'association a déployé ces derniers mois des observateurs lors de manifestations pour documenter l'action des forces de l'ordre. Cette action gène le gouvernement. La remise en cause de ses subventions « pour des arrière-pensées politiques est une manière de faire taire les contrepouvoirs et d'éteindre le débat public », avait déploré la LDH, qui avait ajouté que cette pratique est « habituelle des régimes autoritaires ». Autre association à subir les foudres et des attaques du gouvernement Macron, désormais menacée de dissolution : Anticor (une association anticorruption). En effet, la justice administrative, autrement dit l'Etat macronien, pourrait annuler l'agrément d'Anticor. Cet agrément permet à l'Anticor d'agir en justice. Une chose est sûre, cette décision pourrait avoir des conséquences sur plusieurs dossiers politico-financiers sensibles en cours. « L'annulation de l'agrément de l'association Anticor serait un coup porté à la lutte contre la corruption et donc à notre démocratie », a mis en garde la présidente de l'association, Elise Van Beneden. Pour Mme Van Beneden, « ce serait prendre le risque de restreindre la capacité de la société civile à agir en justice contre la corruption, dans un contexte où les affaires politico-financières s'accumulent et les libertés associatives reculent ». « De nombreuses affaires en cours, au plus haut niveau, pourraient être menacées si Anticor perdait sa capacité à se porter partie civile au nom de tous les Français », a-t-elle aussi alerté. L'avocat d'Anticor dans ce dossier, Me Vincent Brengarth, a dénoncé une procédure « abusive, infondée, un non-sens, en ce qu'il risque d'empêcher le combat de l'association contre la corruption ». Selon le journal Le Figaro, « dans certains dossiers récents où les poursuites ont été déclenchées par une plainte d'Anticor, comme le dossier des relations entre l'ex-ministre Sylvie Goulard et l'institut américain Berggruen, la cession de la branche énergie d'Alstom à General Electric ou les contrats russes d'Alexandre Benalla, c'est la procédure entière qui risque l'annulation ». Avec ce tournant totalitaire, la mise au pas de la société et des instances de contre-pouvoirs, il s'agit ni plus ni moins d'un retour au despotisme absolu d'avant la « Révolution française », d'une volonté de démantèlement de toutes les règles de gouvernement démocratiques bourgeoises, devenues inopérantes pour contenir la guerre de classe en fermentation, encombrantes pour entraîner le peuple récalcitrant vers les conflits armés permanents. Une chose est sûre : cela dévoile le caractère illusoire de la démocratie bourgeoise occidentale (française). En effet, la démocratie est la feuille de vigne derrière laquelle se dissimule la dictature du capital. Dans l'histoire de l'Occident, démocratie et dictature, deux modes de régulation politique siamois au sein du même mode production capitaliste, se succèdent alternativement au sein du même Etat, au gré des conjonctures économiques et sociales mais, surtout, de l'assoupissement ou de l'exacerbation de la lutte des classes.