La baisse volontaire décidée par l'Arabie saoudite de sa production pétrolière d'un million de baril par jour dès le mois de juillet, n'a pas eu l'effet souhaité sur les prix de l'or noir qui dévissent depuis plusieurs semaines. Les cours du pétrole ont grimpé légèrement, hier, pour atteindre, les 74 dollars, ce qui ne correspond pas aux attentes des pays membres de l'Opep+ qui prennent leur mal en patience. Le resserrement de l'offre sur le marché, les perspectives positives pour la demande chinoise et l'amenuisement des stocks de brut de pétrole américains redonnent de l'espoir aux pays producteurs qui s'attendent à une reprise des cours de l'or noir, redoutant, par ailleurs, une grave crise énergétique en Europe dès l'hiver 2023. De leur côté, les Occidentaux, notamment, les pays consommateurs, craignent un nouveau revers de l'Arabie saoudite qui a déjà menacé d'agir davantage pour stabiliser le marché pétrolier. Cette fois-ci, l'Arabie saoudite qui a décidé seule de réduire sa production le mois dernier, menace les Etats-Unis, selon l'agence d'information Bloomberg, reprise littéralement par le média en ligne Arabenews.fr. « L'Arabie saoudite, qui a promis une réduction de sa production de pétrole de 10% en juillet, pourrait restreindre notamment ses exportations vers les Etats-Unis », selon Bloomberg, expliquant que Riyad est prêt à baisser sa production, mais aussi ses exportations qui risque, selon la même source, de voir baisser ses exportations de moins de 6 millions de barils dont la majorité sera orienté vers les marchés asiatiques. Le royaume wahhabite fera probablement cavalier seul et sera le seul à trancher dans sa production, mais sera certainement soutenu dans cette démarche par les pays membres de l'Opep+. Ces derniers mois, ce groupe informel n'arrête pas de surprendre le monde ainsi que les investisseurs. Le bras de fer entre les pays producteurs de pétrole et les consommateurs occidentaux se poursuit et risque de durer encore longtemps. Les pays membres de l'Opep sont très solidaires, malgré les divergences de vue en interne. De nombreux pays accusent les Etats-Unis de « trop utiliser l'impression monétaire », aggravant la crise financière mondiale. Les mêmes coupables dans la crise énergétique qui risque de mener le monde économique et commercial vers la catastrophe, ce que rejettent les puissances occidentales qui s'accrochent au développement accéléré des énergies renouvelables. Cependant, les plus grands investisseurs et producteurs de cette énergie sont, principalement, les pays producteurs d'hydrocarbures. L'étau se resserre sur l'Europe. Cette dernière paye, aujourd'hui, ses sanctions sur le pétrole russe, ouvrant la voie aux autres pays exportateurs de pétrole dont l'Arabie saoudite qui entend bien profiter de cette situation. Le pays se détourne de ses alliés américains et européens, et se concentre sur les marchés asiatiques. « Saudi Aramco, le géant pétrolier saoudien a déjà promis aux raffineurs de cette région qu'ils obtiendraient autant de brut qu'ils le demanderaient », a rapporté Bloomberg, c'est-à-dire, les baisses éventuelles de production de pétrole pèseraient sur les consommateurs occidentaux. « Les logiques de réduction de production saoudienne ont d'ores et déjà tendu les relations avec Washington », a rappelé la même source, ajoutant qu' « en octobre dernier, Joe Biden avait ainsi averti Riyad que ces restrictions auraient des conséquences ».