L'Agence algérienne pour le rayonnement culturel (AARC) a organisé, samedi à Alger, une cérémonie en l'honneur du doyen des artistes algériens et membre de la Troupe artistique du Front de libération nationale (FLN), Abderrahmane Bastandji, dit Taha El-Amiri, et ce, à l'occasion du double anniversaire de l'offensive du Nord-Constantinois et du Congrès de la Soummam (20 août 1955-1956). Organisée en collaboration avec l'Association Troisième millénaire en reconnaissance du parcours militant et artistique exceptionnel de Taha El-Amiri, la cérémonie a été rehaussée par la présence d'une pléiade d'artistes de différentes générations. A cette occasion, une distinction a été remise à l'artiste en reconnaissance de son apport depuis les années 1940 au sein du Mouvement national et des Scouts musulmans algériens (SMA). Remerciant les organisateurs pour cette belle attention, l'artiste n'a pas manqué de souligner «l'importance de rappeler le rôle de l'artiste algérien durant la Glorieuse guerre de libération et sa contribution à la préservation de l'identité nationale». Passant en revue des étapes phares du parcours artistique de Taha El-Amiri, l'artiste Hamid Rabia a notamment évoqué sa participation à la création, en février 1958 à Tunis, de la Troupe artistique du FLN, sur ordre du Haut- Commandement de la Révolution. La troupe avait comme principale mission de faire retentir partout dans le monde la voix de la résistance et de la lutte du peuple algérien. Né le 20 août 1927 à La Casbah d'Alger, Taha El-Amiri est un acteur engagé qui a milité au sein du Parti du peuple algérien (PPA) et, parallèlement, dans les rangs des Scouts musulmans algériens, où il s'initie au théâtre. En 1947, il rejoint l'Organisation spéciale (OS), qui prépare le déclenchement de la Révolution. En 1949, El-Amiri devient acteur professionnel au sein de la troupe artistique du Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques (MTLD), dirigée par Mohamed Farah (surnommé El-Razi), qui regroupait, entre autres, Hassan El-Hassani, Abdelkader Safri et Tayeb Abou El Hassan. Recherché par les autorités coloniales, après le déclenchement de la Révolution, il se rend en Suisse (1956) où il sera contacté par Mustapha Kateb pour rejoindre la Troupe artistique du FLN, avec laquelle il participera à trois pièces, dont «Les enfants de la Casbah», écrite par Abdelhalim Raïs. Après l'indépendance, l'artiste a participé à plusieurs pièces de théâtre, films de cinéma et feuilletons télévisés, dont «El ouassia». Il a aussi occupé plusieurs postes de responsabilité dans l'audiovisuel, dont directeur du Théâtre national algérien (1972-1975) et directeur de la télédiffusion (1976). Il a aussi dirigé la troupe théâtrale de la Radio et Télévision algériennes. Plusieurs hommages ont été rendus au comédien, notamment par le Festival national du théâtre professionnel d'Alger (FNTP), en reconnaissance de son parcours artistique et de ses efforts en faveur de la préservation de la mémoire nationale.