L'Algérie, l'un des principaux fournisseurs de gaz naturel pour l'Europe derrière la Russie, ambitionne de doubler ses exportations à plus de 100 milliards de mètres cubes par an. Un objectif réalisable grâce à l'intensification des efforts de recherches, de prospection et d'exploration de nouveaux gisements de gaz. Au cours des six premiers mois de l'année en cours, la compagnie nationale des hydrocarbures, Sonatrach a réalisé dix nouvelles découvertes d'hydrocarbures, ce qui devrait renforcer le volume de la production de gaz naturel du pays, estimé en 2022, à plus de 98 milliards de mètres cubes. De quoi rassurer les principaux clients européens du pays, à savoir l'Italie, l'Espagne et la France. Aussi grands acheteurs du gaz naturel liquéfié (GNL) algérien. En 2022, l'Algérie a exporté vers l'Europe 13,4 milliards de m3 dont « 5,4 milliards de m3 de GNL à la Turquie, 4,8 milliards de m3 à la France et 1,5 milliards de m3 à l'Italie», selon les dernières statistiques de Energy Institute (EI). Pour ces pays, le gaz algérien demeure la meilleure alternative énergétique pour remplacer le gaz russe. La Turquie négocie, déjà avec l'Algérie, la possibilité de renouvellement et de prolongation des contrats d'approvisionnement du pays en gaz algérien, tandis que la Hongrie, un pays d'Europe centrale, a exprimé sa volonté d'importer du gaz algérien. Ces deux demandes interviennent dans un contexte énergétique mondial instable et incertain. La crise énergétique est toujours là et fait grincer des dents en Europe. Les prix du gaz ont à nouveau flambé, dépassant les 35 euros le mégawatheures à cause de la grève tournante en Australie, ce qui impacterait la demande mondiale en la matière. Une situation qui profiterait à l'Algérie, mais aussi aux Etats-Unis, à l'Arabie saoudite et au Qatar, principaux producteurs de gaz naturel au monde. Le marché européen risque d'être sous pression à nouveau, à l'approche de la saison hivernale. L'Algérie vise, au préalable, garantir l'approvisionnement régulier de ses partenaires européens conformément aux contrats de vente et d'achat signés, cependant cela ne l'empêche pas de signer de nouveaux contrats de vente et d'achat de gaz avec d'autres pays, ayant exprimé leur souhait d'importer du gaz algérien. La Hongrie a émis sa demande avant-hier, lors de la visite diplomatique du ministre des Affaires étrangères et de la communauté nationale à l'étranger, Ahmed Attaf, dans le pays. Au cours de son entretien avec le ministre des Affaires étrangères hongrois, Peter Szijjarto, a exprimé, selon le communiqué du ministère de tutelle « la volonté de son pays d'importer le gaz algérien dans le cadre de sa stratégie visant la diversification de ses sources d'approvisionnement». Pourtant le pays a déjà annoncé, le mois dernier, le renforcement de ses achats de gaz naturel russe, en grandes quantités supérieures à celles convenues dans le contrat de l'an dernier. La Hongrie veut diversifier ses partenaires pour un approvisionnement régulier de son marché. Les deux ministres ont convenu lors de leur entretien à élargir les domaines de coopération vers d'autres secteurs. C'est ce qu'a indiqué M. Attaf, qui a fait état «plusieurs projets en cours de réalisation ou en phase d'étude dans d'importants domaines tels que les énergies conventionnelles, les énergies renouvelables, la formation, la coopération sécuritaire, l'agriculture, la pêche et le transport aérien». Ouverture d'une succursale de la banque turque, Ziraat en Algérie La question de l'élargissement et de l'approfondissement de la coopération entre l'Algérie et la Turquie, était, également, au cœur des échanges entre le ministre des AE algérien et son homologue Turquie, lors de son récent déplacement dans le pays. «Nous faisons de grands efforts et avons la volonté d'accroître le volume des investissements turcs. Les autorités algériennes font également preuve d'une grande coopération à cet égard. Nous travaillons sur l'ouverture d'une succursale de la banque (turque) Ziraat (en Algérie), notamment pour résoudre les problèmes financiers et connexes», a indiqué, le ministre des AE turc, lors d'une conférence de presse animée conjointement avec son homologue algérien, avec lequel, il a co-présidé la deuxième réunion du groupe de planification conjoint, formé pour assurer le suivi des résultats du Conseil de coopération de haut niveau Turquie-Algérie qui s'est tenu en Turquie en 2022, selon le média turc TRT en français. La Turquie a exprimé sa détermination de développer ses investissements en Algérie dans divers domaines et sa volonté de renouveler et de prolonger les contrats de vente et d'achat du gaz algérien.