Le président du Comité finance islamique à l'Association des banques et établissements financiers (ABEF), Sofiane Mazari, a souligné la réelle volonté politique à promouvoir la finance islamique. «Les dépôts bancaires totalisent un peu plus de 700 milliards DA, collectés par quelques 600 points de vente, entre agences dédiées et fenêtres islamiques au niveau des agences classiques réparties au niveau du territoire national», a-t-il indiqué dans une déclaration à l'APS. Faisant remarquer que la part des dépôts bancaires islamiques dans les ressources globales collectées par les banques de la place représente plus de 4 % contre un peu plus de 1% il y a cinq ans, Sofiane Mazari a estimé que ce résultat est très intéressant et encourageant pour l'ensemble des banques vue la croissance de la collecte des ressources, les financements mais aussi la panoplie de produits bancaires conformes à la Chariaâ et qui ne cesse de s'étoffer. Le marché des produits bancaires islamiques, lancé il y a de cela trois années, a-t-il poursuivi, enregistre un fort taux de croissance, porté notamment par une demande soutenue, face à une offre diversifiée de produits et services que propose une douzaine d'établissements bancaires publics et privés. «A fin août 2022, les dépôts bancaires islamiques avaient totalisé 500 mds de DA, les financements 400 mds de DA, alors que le nombre de fenêtres islamiques au niveau des banques avaient atteint les 469, d'après un précédent bilan communiqué par la Banque d'Algérie», a-t-il fait remarquer. Actuellement, a poursuivi ce responsable, douze (12) banques proposent ces produits, notamment depuis la promulgation, en 2020, du cadre régissant cette finance, à savoir le règlement 2020-02 définissant les opérations de banque relevant de la finance islamique, et l'instruction 03-20 définissant les produits relevant de la finance islamique et fixant les modalités et caractéristiques techniques de leur mise en œuvre. La nouvelle loi monétaire et bancaire promulguée en juin dernier, a-t-il observé, consolide davantage le cadre juridique de ce secteur, en consacrant, entre autres, la création de banques exclusivement dédiées aux produits islamiques. «Cette loi ouvre la voie aussi à des partenariats nationaux et internationaux pour la création de nouveaux établissements bancaires et financiers islamiques en Algérie», a ajouté Sofiane Mazari. Prédisant de nouveaux acteurs sur le marché, compte tenu, a-t-il dit, de la croissance très rapide des fenêtres islamiques. Enfin, interrogé sur la perspective de lancement des ''sukuk'' comme moyens de financement alternatif et leur impact sur le segment de la finance islamique, Sofiane Mazari a estimé qu'ils permettront aux banques et aux compagnies d'assurance ''takaful'' de développer leurs investissements et de placer leurs trésoreries excédentaires. «De plus, ces obligations islamiques notamment souveraines (lancés par le Trésor public) sont de nature à favoriser la création, à terme, de banques d'affaires «qui sont les plus à même de faire ce type de montages financiers et de les gérer», a-t-il observé. Insistant, au passage, sur la grande volonté de la communauté bancaire pour investir et former le capital humain dédié à l'activité de la finance islamique, soulignant le rôle de la communication et la sensibilisation dans le cadre d'une démarche d'inclusion financière notamment au profit de larges franges de la société. Rabah M.