L'Algérie s'engage fermement à réduire les impacts de l'industrie pétrolière et gazière sur le climat et l'environnement, en mettant en œuvre des initiatives concrètes et en rejoignant des partenariats mondiaux pour lutter contre les émissions de gaz à effet de serre, a indiqué, mardi, le Directeur général de la Prospective au ministère de l'Energie et des Mines, Medjelled Miloud. C'est dans une déclaration à l'Agence officielle que le responsable est revenu sur les ambitions et les projets de décarbonisation que s'est fixé l'Algérie, via l'entreprise nationale Sonatrach notamment, afin de réduire les émissions de gaz à effet de serre de 7% à 22% d'ici 2030 et à réduire le volume global de gaz torchés à moins de 1% d'ici la même année. Pour y parvenir, a-t-il soutenu, la Sonatrach a adopté une «approche volontariste» pour réduire ses émissions et s'attelle, dans ce sens, à «finaliser la ''Baseline'' de ses émissions, comme référence des sources d'émissions des différentes installations et la comptabilisation des volumes et quantité émises. Elle a également rejoint, dans la même perspective, des initiatives telles que ''Zero routine flaring à l'horizon 2030'' et ''Aiming for Zero Methane'' pour réduire les émissions de méthane liées à ses opérations. La réduction des émissions du méthane constitue une option efficace et rentable pour lutter contre les changements climatiques, a souligné M. Medjelled, ajoutant que la récupération et la valorisation du CH4 fournissent une source d'énergie avec une valeur économique avérée. L'autre axe majeur dans cette stratégie est la séquestration naturelle, avec un investissement de près d'un milliard de dollars dans un projet de reboisement de 520.000 hectares sur une période de 10 ans, a-t-il poursuivi, rappelant que ce projet allait permettre de stocker du carbone tout en favorisant le développement socio-économique et la création d'emplois. Par ailleurs, l'Algérie s'est engagée sur la voie des énergies renouvelables afin d'apporter des solutions durables aux défis environnementaux et à la problématique de préservation des ressources énergétiques d'origine fossile. Ainsi, un programme ambitieux pour le développement des énergies renouvelables a été lancé pour installer une puissance de 15.000 MW d'ici 2035, dont 3.000 MW ont déjà été lancés, a encore rappelé le DGP au ministère. Il a dans le même contexte rappelé le développement de la filière Hydrogène à échelle industrielle (40 TWh) à horizon 2040-2050, en plus de prospecter d'autres sources d'énergies renouvelables, la géothermie notamment. La réduction du torchage de gaz, la récupération des émissions fugitives du méthane, la rationalisation de la consommation du gaz et de l'électricité sont d'autres mesures qui ont été prises, et qui devront non seulement réduire l'impact de l'industrie gazière sur l'environnement mais aussi permettre à l'Algérie de disposer de volumes supplémentaires en gaz naturel, selon le même responsable. Près de 1% de hausse de la production des hydrocarbures «La production primaire d'hydrocarbures a connu une hausse moyenne de près de 1% sur la période 2019-2023, pour s'établir à 194 MTEP à fin 2023», a déclaré M. Medjelled Miloud, Directeur général de la Prospective au ministère. Le gaz naturel «représente en moyenne deux tiers de cette production, passant de 127 milliards m3 en 2019 à plus de 136 milliards m3 à fin 2023, soit une hausse annuelle moyenne de 2% sur la période, à la faveur de la mise en production de nouveaux gisements», a-t-il détaillé. Les exportations d'hydrocarbures ont atteint près de 97 MTEP en 2023, contre 93,5 MTEP en 2022, soit une hausse de 3,5%, a-t-il ajouté, précisant que le gaz naturel représentait plus de 50% des volumes exportés. Pour le moyen terme, la production primaire des hydrocarbures «connaîtra une hausse moyenne de 1,3% pour s'établir à 207 MTEP en 2028», selon le même responsable. L'augmentation de la production résulte, explique-t-il, essentiellement de l'apport des nouveaux projets qui viennent compenser la baisse des profils des gisements en exploitation. Les nouveaux apports sur la période 2024-2028 «sont évalués à près de 22,5 MTEP».