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Bilan 2022/2024 et perspectives de l'économie algérienne 2025/2030
Vision prospective macro-économique et financière 2024 – 2030
Publié dans La Nouvelle République le 26 - 06 - 2024

Un débat serein loin de toute sinistrose ou de toute autosatisfaction s'impose à la veille de l'élection présidentielle en Algérie. J'articulerai cette présente contribution qui a été l'objet de mon intervention de la première partie, à la 56e rencontre du CAP H-2054, le jeudi 20 juin, de 18h à 20h, avec un large débat, en présence notamment des professeurs d'Universités, experts internationaux de Taieb Hafsi, de Mazouz Bachir de HEC Montréal et de bon nombre d'autres experts en deux parties interdépendances. L'ensemble des données étant celles du gouvernement algérien et des institutions internationales.
Huit précisions sur le gaz de schiste s'imposent. Premièrement, la fracturation est obtenue par l'injection d'eau à haute pression (environ 300 bars à 2500/3000 mètres) contenant des additifs afin de rendre plus efficace la fracturation dont du sable de granulométrie adaptée, des biocides, des lubrifiants et des détergents afin d'augmenter la désorption du gaz.
Deuxièmement : la rentabilité du gaz de schiste implique de la comparer à la structure des prix actuels au niveau international, prix très volatil ayant fluctué entre janvier et février 2024 entre 28 et 50 dollars le mégawattheure expliquant pour l'instant la préférence des contrats à moyen et long terme, ne pouvant pas parler d'un marché de gaz comme celui du pétrole, (marché segmenté géographiquement) les canalisations représentant en 2023 environ 65% de la commercialisation, mondiale, le GNL donnant plus d'autonomie dont le prix est supérieur de 2 à 3 dollars supérieur au GN allant vers 50% horizon 2030. Troisièmement : le gaz de schiste est concurrencé par d'autres énergies substituables et que les normes internationales donnent un coefficient de récupération moyen de 15/20% et exceptionnellement 30%, pouvant découvrir des milliers de gisements mais non rentables financièrement, les réserves se calculent selon le couple prix international des énergies et coût et il faut perforer des centaines de puits pour avoir 1 à 2 milliards de mètres cubes gazeux par an, plus de 1000 puits pour dépasser plusieurs dizaines de milliards de mètres cubes gazeux, chaque puits ayant un volume de production spécifique. Quatrièmement, la durée de vie d'un puits ne dépasse pas cinq années devant se déplacer vers d'autres sites assistant à un perforage sur un espace déterminé comme un morceau de gruyère. Par ailleurs, pour s'aligner sur le prix de cession actuel, l'on devra tenir compte de la profondeur pour la technique traditionnelle de la fracturation hydraulique, le coût n'est pas le même pour 600 mètres ou 2000/3000 mètres supposant le bétonnage.
Cinquièmement : l'exploitation de ce gaz, pour la fracturation hydraulique, implique de prendre en compte la forte consommation d'eau douce, et en cas d'eau saumâtre, il faut des unités de dessalement extrêmement coûteuses, autant que les techniques de recyclage de l'eau.
Sixièmement : il s'agit de prévoir les effets nocifs sur l'environnement, (émission de gaz à effet de serre), la fracturation des roches pouvant conduire à un déséquilibre spatial et écologique. Et en cas de non maîtrise technologique, elle peut infecter les nappes phréatiques au Sud, l'eau devenant impropre à la consommation avec des risques de maladies comme le cancer.
Septièmement : peu de pays excepté les USA, maîtrisent, cette technologie, des négociations étant en cours avec Exxon Mobil, avec des lettres d'intention mais pas d'accords définitifs, et donc un co-partenariat incluant des clauses restrictives avec d'importantes pénalités en cas de non-respect de l'environnement et la formation des Algériens pour tout opérateur étranger. Afin d'éviter les effets négatifs de la fracturation hydraulique, l'Algérie doit selon l'étude menée sous ma direction, négocier d'abord réaliser un consensus social avec notamment les habitants du Sud. Huitièmement, l'exploitation nécessite d'améliorer l'amélioration de la technique de la fracturation hydraulique et d'autres techniques maîtrisées seulement par les USA qui pourraient protéger l'environnement, économiser l'eau et les produits chimiques.
Les recherches s'orientent sur la réduction de la consommation d'eau, le traitement des eaux de surface, l'empreinte au sol, ainsi que la gestion des risques sismiques induits. Concernant le problème de l'eau qui constitue l'enjeu géostratégique fondamental du XXIe siècle (l'or bleu), selon les experts, trois types de fluides peuvent être utilisés à la place de l'eau : le gaz de pétrole liquéfié (GPL), essentiellement du propane, les mousses (foams) d'azote (N2) ou de dioxyde de carbone (CO2) et l'azote ou le dioxyde de carbone liquides. L'utilisation des gaz liquides permet de se passer complètement ou en grande partie d'eau et d'additifs chimiques.
L'eau pourrait aussi être remplacée par du propane pur (non-inflammable), ce qui permettrait d'éliminer l'utilisation de produits chimiques. Nous avons la fracturation exothermique non-hydraulique (ou fracturation sèche) qui injecte de l'hélium liquide, des oxydes de métaux et des pierres ponce dans le puits, la fracturation à gaz pur peu nocive pour l'environnement surtout utilisée dans des formations de roche qui sont sensibles à l'eau à maximum 1500 m de profondeur ; la fracturation pneumatique qui injecte de l'air comprimé dans la roche-mère pour la désintégrer par ondes de chocs, n'utilisant pas d'eau, remplacée par l'air mais utilisant certains produits chimiques en nombre restreints. Enfin, la stimulation par arc électrique (ou la fracturation hydroélectrique) qui libère le gaz en provoquant des microfissures dans la roche par ondes acoustiques, utilisant selon les experts très peu d' eau, ni proppants ou produits chimiques, mais nécessitant beaucoup d'électricité.
En conclusion : il y a lieu d'éviter l'illusion monétaire, la monnaie étant avant tout un rapport social, traduisant le rapport confiance Etat/citoyens, étant démontré que n'existe pas de corrélation entre les pays les plus riches et le niveau des réserves de change et que ce ne sont pas les pays qui ont une balance commerciale excédentaire qui connaissent un taux de croissance élevé… La richesse de toute nation provient de la bonne gouvernance, d'un afflux important de l'investissement national et étranger créateur de valeur ajoutée reposant sur le travail et l'intelligence et aucun pays ne s'est développé grâce aux mythes des matières premières. Après avoir épuisé ses stocks d'or, avec la découverte de Christophe Colomb, l'Espagne a périclité pendant plusieurs siècles. L'Algérie doit profiter des indicateurs financiers positifs pour transformer les capitales argent richesses virtuelles en richesses réelles et le caractère social de l'Etat ne doit pas reposer uniquement sur la rente des hydrocarbures mais sur le travail et l'intelligence en conciliant l'efficacité économique et la nécessaire cohésion sociale. Avec les profonds bouleversements mondiaux qui s'annoncent entre 2030/2040/2050 avec une nouvelle reconfiguration politique, économique et sociale, la solution du redressement national se trouve la création d'un grand ministère d'Etat chargé de la planification autour de grands pôles économiques régionaux collant avec la réalité sociale interne et mondiale, pour une participation citoyenne fondement du retour à la confiance en les institutions de la république et condition d'un rassemblement national pour faire face aux tensions géostratégiques, devant tenir compte des différentes sensibilités, l'unanimisme étant source de décadence, existant un lien dialectique entre sécurité et développement.
La future stratégie doit reposer fondamentalement sur une bonne gouvernance centrale et locale, la considération du savoir et une profonde moralisation de la société comme nous l'a enseigné le grand sociologue Ibn Khaldoun – lutte contre la corruption dont la numérisation est un moyen, (voir notre proposition déjà en 1983 qui n'a vu le jour car s'attaquant à de puissants intérêts en tant que directeur général des études économiques et haut magistrat -premier conseiller à la Cour des comptes d'un tableau de la valeur reliés aux réseaux internationaux).
L'Algérie a besoin qu'un regard juste soit posé sur sa situation sur ce qui a déjà été accompli et sur ce qu'il s'agit d'accomplir encore au profit exclusif d'une patrie qui a besoin de réunir tous ses enfants autour d'un même projet, d'une même ambition et d'une même espérance concilier la sécurité nationale , l'efficacité économique et la nécessaire cohésion sociale.
Abderrahmane Mebtoul
Docteur d'Etat
Professeur des Universités
Expert international


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