Le président Abdelmadjid Tebboune a été informé à l'avance par son homologue français, Emmanuel Macron, lors de leur rencontre le 13 juin, il y a plus d'un mois et demi, en marge de la réunion du G7 à Bari, en Italie, de la décision de la France de soutenir le plan d'autonomie marocain comme la seule et unique solution à la question du Sahara occidental. C'est ce qu'a révélé, hier, le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l'étranger, Ahmed Attaf, lors d'une conférence de presse animée à Alger. Ahmed Attaf précise que dans ses justifications et explications sur le changement qui se préparait et qui en préparait la voie, le Président français a insisté sur une série de faits : cette démarche n'est pas nouvelle et n'apporte rien de nouveau, et qu'elle n'est que le rappel d'une position française que la France avait exprimée en 2007 lors de la présentation du plan d'autonomie par le Royaume du Maroc ; cette démarche vise à contribuer à la relance de la voie politique pour le règlement du conflit du Sahara Occidental ; la France reste fidèle à ses promesses et à ses engagements de soutenir les efforts du Secrétaire général de l'ONU et de son Envoyé personnel. « La réponse du Président de la République était ferme, résolue et très précise », a fait savoir Ahmed Attaf qui en a cité les éléments: la nouvelle position française n'est pas une simple reproduction des positions déclarées précédentes, mais va bien au-delà, car elle se concentre sur l'exclusivité du plan d'autonomie comme base pour résoudre le conflit au Sahara occidental, et qu'elle reconnaît explicitement la soi-disant « marocanité du Sahara occidental » et inclut explicitement le présent et l'avenir du Sahara occidental dans le cadre de la prétendue souveraineté marocaine ; la démarche française ne peut en aucun cas contribuer à la relance du processus politique, mais ne fait qu'alimenter l'impasse dans laquelle le plan d'autonomie a plongé la question sahraouie depuis plus de dix-sept ans ; elle ne peut pas soutenir les efforts du Secrétaire général de l'ONU parce qu'il n'accomplit tout simplement pas sa mission dans le même sens que la France, c'est-à-dire qu'il ne travaille pas à la mise en œuvre du plan d'autonomie, ni ne considère le Sahara occidental comme marocain, ni ne vise à établir la prétendue souveraineté marocaine sur le territoire sahraoui ; elle ne sert pas la paix au Sahara occidental, ni la recherche d'une solution pacifique au Sahara occidental, ni ne va dans une direction qui pourrait contribuer à réunir les conditions nécessaires pour accélérer la cristallisation de la solution souhaitée à ce conflit, telle qu'elle a été dictée et est toujours dictée par la légitimité internationale ». Ahmed Attaf révèle également que « dans une phase ultérieure, les autorités françaises nous ont informés, par le biais de notre ambassadeur à Paris, du contenu de la lettre que le président français avait l'intention d'adresser au roi du Maroc, en particulier le texte relatif à la question du Sahara occidental ». Ahmed Attaf a affirmé que la reconnaissance par la France de la prétendue souveraineté marocaine sur le Sahara occidental s'apparentait à « un cadeau de celui qui ne possède pas à celui qui ne mérite pas ». Il y a une expression simple pour désigner la valeur juridique de la reconnaissance par la France de la prétendue souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental, « il s'agit d'+un cadeau de celui qui ne possède pas à celui qui ne mérite pas+ », a estimé Ahmed. Attaf. « Considérer le plan d'autonomie marocain comme la seule et unique solution à la question du Sahara occidental revient à écarter tout effort visant à trouver une solution alternative à cette question, conformément aux résolutions internationales, notamment celles du Conseil de sécurité à l'élaboration et à l'adoption desquelles la France a participé », a-t-il ajouté. Le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l'étranger a expliqué que la récente décision du gouvernement français concernant le Sahara occidental contredit tout ce que ce pays prétend en termes de soutien aux efforts internationaux et de soutien au rôle du Conseil de sécurité. Ahmed Attaf a déclaré que le secrétaire général de l'ONU « ne travaille pas à la mise en œuvre du plan d'autonomie et ne considère pas le Sahara occidental comme marocain ».