La Compagnie française d'assurance pour le commerce extérieur (Coface) continue à ne pas séparer le Sahara occidental occupé du Maroc, un acte qualifié de "déni" au droit international et au droit européen par le Front Polisario. Le Sahara occidental, occupé illégalement par le Maroc depuis plus de 40 ans, est déclaré territoire non-autonome par l'Onu. En effet, dans l'évaluation annuelle du "Risque pays", la Coface a illustré la fiche du Maroc par une carte géographique qui intègre le Sahara occidental, alors qu'il n'existe aucun pays au monde qui reconnait la prétendue souveraineté marocaine sur ce territoire et dont toutes les résolutions onusiennes appellent à une solution qui prévoit l'autodétermination de peuple sahraoui. Dans ses arrêts concernant les accords de l'Union européenne avec le Maroc, la Cour de justice de l'Union européenne a appelé les pays européens à séparer le Sahara occidental du Maroc qui sont "deux territoires distincts". Le 16 octobre 1975, la Cour internationale de justice avait rendu un avis consultatif dans lequel elle n'établit l'existence d'aucun lien de souveraineté entre le Sahara occidental occupé et le Maroc, rappelle-t-on. En avril 2018, l'avocat du Front Polisario, représentant légitime du peuple sahraoui, avait indiqué à l'APS qu'une correspondance a été adressée à la Coface "pour attirer l'attention de ses responsables sur le fait qu'en incluant le territoire du Sahara occidental au Maroc, ils ne renseignent pas convenablement les entreprises françaises sur le risque pays". A cet effet, il leur demandé de rectifier la notice "Risque pays" concernant le Maroc, mais la réponse de cet organisme du commerce extérieur n'avait guère convaincu l'avocat, avertissant dans le cas où il n'y a pas de rectification, "cet organisme ne pourra échapper à une assignation". Chose qui a été faite le 31 octobre dernier où l'avocat du Front Polisario a déposé plainte auprès du parquet de Paris. Contacté par téléphone par l'APS, le représentant du Front Polisario en France, Bachir Oubi Boucheraya, a indiqué que la publication de cette carte par la Coface est un "déni" au droit international et au droit européen, qui sépare le Sahara occidental et le Maroc en deux territoires distincts. "Au moment où il y a un nouveau contexte et une dynamique des Nations unies pour le règlement de la question du Sahara occidental, avec des discussions sur le format de tables-rondes, la Coface, censée être neutre, envoie un signal erroné", a-t-il expliqué, soutenant qu'elle "compromet ainsi la démarche onusienne mise en branle par l'Envoyé personnel du secrétaire général de l'Onu pour le Sahara occidental". Pour lui, continuer à publier une carte du Maroc incluant le Sahara occidental est un "parti pris flagrant" d'une compagnie française d'assurance du commerce extérieur qui contribue "négativement" dans la recherche d'une solution à un conflit vieux de plus de 40 ans, au moment où l'ONU tente de réunir toutes les "conditions positives" pour la réussite du processus de décolonisation du Sahara occidental.