, Plus fort que Michael Phelps et Carl Lewis : le lutteur cubain Mijain Lopez est entré seul mardi à Paris, à bientôt 42 ans, dans la légende des Jeux olympiques, avec une cinquième médaille d'or consécutive dans la même épreuve individuelle. Il suffit de regarder le pedigree des athlètes avec lesquels le colosse de deux mètres partageait le record jusque-là pour réaliser l'ampleur de l'exploit, fruit d'une exceptionnelle longévité au plus haut niveau. Les Américains Carl Lewis (athlétisme, saut en longueur), Michael Phelps (natation, 200 m 4 nages), Katie Ledecky (natation, 800 m nage libre) et Al Oerter (athlétisme, disque), le Danois Paul Elvstrom (voile) et la Japonaise Kaori Icho (lutte) ont tous été rayés des tablettes. Après Pékin, Londres, Rio et Tokyo, Lopez a été couronné pour la cinquième fois dans la catégorie reine des 130 kg en lutte gréco-romaine et fait une entrée en grande pompe dans le panthéon du sport. « Il faut aimer son sport, être professionnel et montrer au monde que l'on peut réaliser de grandes choses avec peu », a-t-il réagi à chaud. « La sincérité et l'humilité comptent beaucoup dans la vie pour obtenir de tels résultats ». Le « Terrible » aurait pu couler après son dernier sacre au Japon une paisible retraite dans son village de l'ouest de Cuba, mais il a décidé d'en sortir pour écrire encore un peu plus sa légende. Les chaussures sur le tapis Préservé par son staff, Lopez n'était plus apparu en compétition depuis trois ans. Malgré quatre hernies discales, il avait bien préparé son coup pour Paris. Il y a réalisé un parcours impressionnant, écartant notamment en quart de finale le champion du monde en titre iranien Amin Mirzazadeh avant de dominer sans trembler sur la dernière marche mardi soir le Chilien Yasmani Acosta (6-0), un « perdreau » de 36 ans. D'origine cubaine lui aussi, ce dernier a changé de nationalité pour avoir une chance de participer aux JO, où chaque pays n'a le droit qu'à un seul représentant par catégorie. Le quadragénaire a laissé à l'issue de la finale sa paire de chaussures au milieu du tapis, une tradition pour les lutteurs prenant leur retraite. « Il faut laisser la place aux jeunes », a-t-il déclaré après le dernier combat de son immense carrière, laissant entendre qu'il se verrait bien devenir formateur à l'avenir.n