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Souvenirs de quelques ustensiles, d'instruments de travail et de leurs usages
Vie traditionnelle
Publié dans La Nouvelle République le 13 - 08 - 2024

Ce sont des objets qui ont maintenant une valeur inestimable et qui connotent la vie traditionnelle dans ce qu'elle a de pratiques difficiles et de plus charmant.
Vous avez sans doute vu certains de ces objets anciens au square d'Alger à l'époque où on les exposait à la vente à des prix exorbitants, alors que de leur temps, mais à la campagne puisque c'était là qu'on les utilisait, on les acquérait moyennant des sommes modiques. On y a trouvé des lampes à pétrole surmontées d'un verre cylindrique pour l'évacuation de la fumée, des moulins à café à bras qui rappellent le café que l'on sentait à plusieurs kilomètres à la ronde, des cruches utilisées jadis par nos pauvres femmes pour rapporter de l'eau de la fontaine, pieds nus hiver comme été, et beaucoup d'autres objets récupérés ça et là par des marchands assoiffés d'argent. Ce sont des objets probablement achetés auprès de personnes des petites agglomérations et villages qui n'en connaissent pas la valeur. Certains les ont obtenus en pratiquant le troc, pratique vieille comme le monde et consistant à échanger à la criée quelques kilos de pommes de terre, d'oignons ou de poivrons contre un objet ancien.
Les rapaces vont par camions dans les campagnes pour ramasser ces objets auprès de personnes naïves. On a entendu l'un d'entre eux dire : « moi j'ai eu, à un prix dérisoire, auprès d'une vieille, un vieux soc de charrue qu'on n'accepterait de vendre qu'en échange d'une importante somme d'argent. Si les étrangers qui apprécient ces objets de musée, venaient, les gens du bled feraient fortune avec les Euros. On a trouvé sur une table recouverte de fauta authentique, parmi d'autres objets un moulin à café à bras qui semble avoir beaucoup servi de son temps avec le prix affiché : 8000 DA, une vieille lampe à pétrole pour12000 DA. Nous qui avons connu cette vie traditionnelle, on n'en revient pas. Pour celui qui en connait la valeur, ces objets anciens ne sont pas à vendre ; ils rappellent nos plus belles traditions et nos aïeux qui en ont fait usage pour vivre.
Des objets anciens qui rappellent une vie dure, celle des ancêtres
Déjà, au temps de nos ancêtres, on pouvait trouver ces objets de valeur dans leurs coins habituels, on n'avait pas besoin de les chercher pour les trouver. Là était le moulin à moudre les grains de toutes sortes : blé ou orge, petits pois secs, fèves de la saison passée ; il était scellé, c'est un moulin de grande valeur qui a servi à l'alimentation. En face et monté sur un banc en pierre, un akoufi ou sorte de grande jarre d'un volume assez important, qui a été construit sur place par un connaisseur ayant le sens de l'harmonie des formes, avec de la terre glaise à laquelle on a additionné peut-être des pierres. Une fois terminé et bien séché, on verse dedans par l'ouverture d'en haut une denrée essentielle : blé ou orge pour les mettre en réserve comme provision de l'année ; cette ouverture est immédiatement fermée à l'aide d'un bouchon hermétique fait de matériaux naturels Puis au fil du temps on retire par l'ouverture du bas la quantité nécessaire pour le couscous ou la galette du jour.
Avec la nouvelle mentalité et la modernisation, il n'y a que les rares passionnés des vieux objets. Ayant le sens de l'histoire et du sacré, ils tiennent à la conservation de ces objets pour ce qu'ils représentent de valeur symbolique et de génie populaire, partie intégrante du patrimoine culturel. Mais revenons à l'akoufi, ce grand récipient capable d'emmagasiner dans un parfait état de conservation la plus grosse quantité de céréale et qu'on a plus l'occasion de voir. Ceux qui ont reconstruit leurs maisons n'ont pas jugé utile de le conserver comme vestige sacré des ancêtres. C'est cet par cet esprit d'inconscience et de mépris des objets que les marchands du square d'Alger ont pu s'emparer des plus beaux objets, souvenirs de grande valeur des ancêtres, pour leur enrichissement facile. Triste sort que celui réservé à ces symboles du passé. A ce sujet, nous avons la surprise de voir un akoufi de près de deux siècles trônant encore sur un banc en pierre taillée. Il est resté intact malgré le poids des années. Ah ! Si on pouvait le faire parler sur les générations auxquelles il a servi, on verrait se dérouler une longue histoire marquée par de nombreux événements heureux et malheureux vécus et qui ne l'ont pas empêché de rester debout.
Du temps où il y avait de la vie, le maître des lieux qui venait de construire la maison avec des moyens de fortune : murs en pisé, toit en vieilles tuiles rondes soutenu par des poutres en bois réputé pour sa dureté. Cette maison a résisté à toutes les intempéries, mais depuis de nombreuses décennies, elle n'a pas été habitée, et personne ne s'en est occupé ; un simple crépissage des murs, intérieurement et extérieurement puis un colmatage de toutes les fuites auraient suffi pour la restaurer, aussi, elle s'est dégradée et ne tardera à tomber en ruines et de l'akoufi centenaire qu'on prenait soin de remplir de céréales du temps où il y avait de la vie dans la maison, il ne restera que des débris et de la poussière.
Ah ! si on pouvait faire parler l'akoufi avant qu'il ne disparaisse à jamais pour raconter sa propre histoire, que nous dirait-il, des histoires extravagantes de générations d'occupants de la maison, des scènes de colère souvent pour des bagatelles, des discussions secrètes entre adultes, des entrées et des sorties de chacun, des événements heureux ou malheureux.
Autres objets de culte
Généralement, il s'agit d'objets qui remontent aux arrières grands parents et que les vivants vénèrent pour ce qu'ils représentent. Mais quelqu'un peut être attaché à un objet fétiche pour lui et peut-être aussi pour les siens, par exemple un fer à cheval fixé à une porte et considéré comme ayant la magie d'assurer une protection à tous les membres de la famille. Là, c'est une paire d'étriers soigneusement conservée par les descendants de la dixième génération, après avoir été sauvé du processus de destruction qui a emporté d'autres étriers comme divers objets de valeur qui auraient pu devenir des pièces de musée. La paire d'étriers dont nous avons parlé ci-dessus a appartenu à un homme très courageux, qui allait à dos de bête de somme, d'un village à Alger, une distance de 150 km, soit pour un aller et un retour une distance de 300km, et à la vitesse d'un âne ou d'un mulet chargé. Quand il arrivait à destination, il lui fallait du temps pour se reposer et faire ses achats. C'était au 17ème siècle, probablement vers 1675. L'Algérie était sous le gouvernement turc, il n'y avait ni voiture, ni route aménagée pour les voyages. Notre voyageur infatigable achetait une quantité de marchandise que pouvaient transporter deux bêtes, il devait monter sur l'une d'elles. Ce qui a rendu célèbre ces étriers, c'est que le voyageur qui avait appris que le Dey était malade, s'est proposé d'aller l'ausculter pour lui indiquer un remède à base de plantes. Le Dey accepta d'essayer la recette et, miraculeusement, il recouvre la santé. Pour le récompenser, le Dey lui demande ce qu'il désire. « Une mosquée dans mon village » lui répondit l'homme pieux. Immédiatement le Dey envoya le nécessaire pour la construction de l'édifice religieux et les matériaux furent transportés à dos de chameaux.
La petite mosquée a vu le jour quelques temps après et existe encore comme les étriers qu'on peut encore voir posées sur une étagère aménagée dans un coin.
Vous comprenez pourquoi les gens de ce village tiennent à ces reliques. On parle aussi d'un jeune homme qui a su conserver en lieu sûr un vieux soc de charrue ayant appartenu à son grand père, laboureur de grande renommée, dans sa région.
C'est à lui que les fellahs sensés on fait appel parce que ses labours ont toujours été fructueux, ses bœufs lui ont toujours obéi, et il a labouré en profondeur si bien que la terre a été bien retourné pour devenir fertile. Aussi le soc qui a longtemps servi à tracer des sillons revêt une importance pour le petit fils de laboureur qu'il lui a réservé une place de choix dans sa bibliothèque.
Ainsi, que d'objets servent de reliques conservées soigneusement et qu'on éprouve le plaisir de caresser pour sa longue histoire et ses liens avec un ascendant vénéré. Ceci peut être une gandoura qu'a revêtue un arrière-grand-père lors de son pèlerinage à La Mecque, une paire de lunette d'une grand-mère adorée pour ses nombreuses qualités ou un objet banal par exemple une pioche qu'on conserve jalousement sous prétexte qu'elle a appartenu à un être cher.


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