« La sécurité alimentaire est un pilier dans la feuille de route de la stratégie du président de la République, Abdelmadjid Tebboune », a indiqué hier le coordinateur du comité de réflexion sur le développement des cultures des céréales et néanmoins Directeur de l'Ecole nation supérieure ale d'agronomie d'Alger (Ensa), Tarik Hartani, et ce, lors de son intervention sur les ondes de la Chaîne III de la Radio nationale. Selon l'intervenant, le Chef d'Etat opte, dans l'optique de régler cette question de sécurité alimentaire, pour une stratégie graduelle, qui vise à prendre en charge certaines contraintes et obstacles ayant entravé le développement des filières stratégiques. Il est question notamment des céréales, des légumineuses, des oléagineux et toutes les cultures nécessaires qui permettent à une stratégie, a-t-il expliqué, qui s'étale sur plusieurs étapes subséquentes à la régionalisation des zones cultivables, compte tenu des différences géographique et climatique. Il s'agit, selon l'expert, de répertorier, les contraintes qui entravent les cultures stratégiques par l'identification des zones hydro-géographiques, la mise en place du matériel adéquat pour chaque type de superficie cultivable, l'accompagnement par un consulting des agriculteurs, l'introduction de l'ingénierie et de la technicité, notamment pour la culture saharienne. En effet, M. Hartani a relevé qu'à l'optique de 2030, le Sud va devenir le bouclier protecteur de la sécurité alimentaire, considérant, toutefois que l'agriculture saharienne, nécessite les grands et robustes moyens, sachant qu'elle repose particulièrement sur l'irrigation totale pour produire trois millions de tonnes de blé ainsi qu'une maîtrise de tous ce qui a trait à cette irrigation telle que la technicité. Pour M. Hartani, la saison agricole 2023 est une année référence pleine, en terme quantitatif. « Elle nous a aidé à savoir surtout que doit-on faire pour améliorer la production tout en étant vigilant envers les aléas climatiques spécifiques de la région tels que les vents et les crues, à l'image de celles s'étant abattues sur Béchar. L'année écoulée était riche en enseignements vue que les agriculteurs ont réalisé de bons résultats », fait-il constater. Il reste, selon lui, à améliorer la qualité de la semence pour valoriser la productivité en ayant des semences saines. « L'Algérie est devenue autonome en la matière », fait-il savoir et ce, en facilitant l'exercice des fellahs au niveau de leurs exploitations en « les dotant à temps d'engrais et des semences ». En outre, la stratégie du développement agricole passe aussi par l'augmentation de la superficie irriguée qui est, selon lui, l'une des voies permettant l'autosuffisance en céréales. « On est à 3 millions d'hectares de culture céréalière dont 300.000 hectares seulement, sur les 30 millions d'hectares cultivables, au Sud du pays », a rappelé le Directeur de l'Enaa, ajoutant que « cette superficie est en plein essor». « C'est ce qui est fait par l'Odas (Office de développement de l'agriculture saharienne) », a-t-il fait savoir, notant que l'actuelle saison sera davantage prometteuse par rapport à celle écoulée « à la condition d'épargner aux fellahs les coupures d'électricité et les pénuries des engrais ». Sur l'exigence de savoir gérer notre potentiel en eau souterraine pour une bonne irrigation, l'intervenant a suggéré d'avoir « des données fiables et sortir de l'approximatif ».