Dans le paysage politique et économique algérien, une question semble revenir inlassablement : qui entrave les projets du président de la République ? En la posant, on soulève une autre interrogation fondamentale : quels sont ces projets ? La réponse est claire : ce sont tous les projets qui visent à créer de la richesse, à générer des emplois, à diversifier l'économie nationale et à réduire la dépendance aux hydrocarbures et aux importations.Ces projets, par leur nature même, incarnent la vision du Président et sa volonté de bâtir une Algérie plus souveraine, plus prospère et plus ancrée dans son rôle de leader régional. Pourtant, cette vision semble confrontée à des obstacles systémiques, souvent issus de ceux qui, au sein même des institutions, devraient en être les premiers facilitateurs. Les freins aux projets présidentiels ne sont pas de simples contre-temps. Ils sont le résultat de comportements institutionnels qui vont de la bureaucratie excessive à des attitudes suspectes, parfois motivées par des intérêts personnels ou un esprit de défiance. Ces blocages se manifestent à plusieurs niveaux-clés : Les services douaniers, par une lenteur injustifiée ou des pratiques administratives opaques, retardent l'arrivée d'équipements ou d'intrants nécessaires aux industriels. Ces entraves perturbent le rythme de production et sapent la compétitivité des entreprises nationales. . Les services commerciaux : Plutôt que de jouer leur rôle de catalyseurs pour les initiatives économiques, certains fonctionnaires érigent des barrières inutiles. Ces obstacles créent un climat décourageant pour les investisseurs, tant locaux qu'étrangers. Un cas particulièrement révélateur de cette inertie institutionnelle concerne la création d'une base logistique en partenariat entre Logitrans, une entreprise publique stratégique, et un opérateur algérien basé en France. Ce projet, initié en 2015, aurait dû permettre à l'Algérie de disposer d'un atout logistique majeur pour optimiser ses échanges commerciaux. Cependant, après des années de blocage, le différend a fini en arbitrage international, remporté récemment par l'opérateur algérien. Malgré cette décision, aucun effort n'a été entrepris pour relancer le projet. La cause initiale du blocage, l'ex-DG de Logitrans, est désormais en prison, mais les séquelles de sa gestion persistent. A ce jour, seule Cevital, à travers son capitaine d'industrie Issad Rebrab, dispose d'une base logistique fonctionnelle à Béjaïa. Cette situation illustre le retard de l'Etat à concrétiser des projets similaires, pourtant essentiels pour la modernisation de l'économie. Un autre exemple frappant des contradictions entre ambition présidentielle et réalité administrative est le développement agricole dans le Sud du pays. Bien que cette région soit souvent décrite comme un futur paradis agricole, les agriculteurs qui s'y installent sont confrontés à des défis immenses. . L'accès à l'électricité : Pour beaucoup d'exploitants, l'absence d'électricité agricole rend l'irrigation et la mécanisation presque impossibles. En conséquence, ils doivent s'appuyer sur des groupes électrogènes alimentés par du diesel. . Le coût du carburant : Au lieu de bénéficier d'un soutien tarifaire, ces agriculteurs achètent leur diesel à un prix majoré de 7 dinars (33 dinars) par rapport aux stations-service (26 dinars). Une aberration qui fragilise davantage leur rentabilité et leur moral. Ces contradictions témoignent d'une déconnexion flagrante entre les discours officiels qui vantent l'agriculture saharienne et les pratiques administratives qui en freinent le développement. Il semble que les résistances proviennent, en grande partie, de certains acteurs institutionnels. Ces derniers, loin de faciliter la mise en œuvre des projets, s'érigent en «empêcheurs de tourner en rond». Parfois motivés par l'arrogance ou la quête de pots-de-vin, ces responsables créent un climat hostile à l'investissement et à l'entrepreneuriat. Ces attitudes sapent non seulement la vision présidentielle, mais également la confiance des citoyens et des investisseurs dans les institutions. Ces blocages ont des répercussions considérables sur l'économie et l'image du pays, car ils sont un frein à l'investissement, faisant que les investisseurs, qu'ils soient locaux ou étrangers, hésitent à s'engager dans un environnement où les obstacles institutionnels sont légion, retardent la diversification économique de l''Algérie qui ambitionne de réduire sa dépendance aux hydrocarbures, et la privent des opportunités de développer des secteurs comme l'agriculture, l'industrie ou la logistique, et décrédibilisent la démarche officielle, en montrant des projets abandonnés ou retardés, comme la base logistique de Logitrans, entachant la réputation du pays et limitant son attractivité régionale. Pour surmonter ces défis, des réformes profondes et des actions concrètes sont indispensables, y compris des actions musclées pour renforcer la transparence administrative et instaurer ainsi des mécanismes de contrôle rigoureux pour éviter les abus de pouvoir et les pratiques corruptives ; simplifier les procédures en réduisant a bureaucratie pour accélérer la réalisation des projets stratégiques ; responsabiliser les acteurs institutionnels en préconisant des sanctions claires qui doivent être appliquées contre ceux qui bloquent intentionnellement les initiatives ; favoriser l'approche partenariale en encourageant une collaboration étroite entre le public et le privé pour concrétiser des projets structurants. La question : «Qui entrave les projets du Président ?» n'est pas seulement rhétorique. Elle met en lumière des dysfonctionnements systémiques qui freinent l'ambition présidentielle de bâtir une Algérie plus prospère et indépendante. Si les blocages institutionnels ne sont pas levés, les projets stratégiques continueront d'être des rêves non réalisés. L'heure est venue pour les institutions algériennes de s'aligner sur la vision du Président, non seulement par respect pour ses engagements politiques, mais aussi par devoir envers la nation et son avenir.