Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune a abordé, avant-hier dimanche, le point sur la révision de l'Accord d'association avec l'Union européenne (UE), signé dans un contexte où l'Algérie se trouvait dans une situation économique bien différente de celle d'aujourd'hui, nécessitant, désormais, une adaptation.« Notre ambition exportatrice s'affirme. En 2005 nous n'avions guère de productions hors hydrocarbures. Aujourd'hui, nous avons une production industrielle nationale », a-t-il indiqué dans un entretien accordé au quotidien français ''L'Opinion''. Aujourd'hui, a poursuivi le chef de l'Etat, nous avons une production industrielle nationale. « Tout l'électroménager est algérien. Notre agriculture génère, selon la FAO (l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture), 37 milliards de dollars par an. On exporte des produits maraichers en Tunisie, en Mauritanie et au Moyen-Orient. Il faut réviser l'accord pour que nos produits agricoles et notre acier accèdent au marché européen dans des conditions préférentielles », a-t-il dit. L'Algérie, a encore indiqué Abdelmadjid Tebboune, est appelée à devenir un pays émergent du niveau des pays du Sud de l'Europe, probablement dans deux ans. « Si Dieu le permet, peut-être dans deux ans au maximum, l'Algérie sera un pays émergent du niveau des pays du Sud de l'Europe avec un PIB de plus de 400 milliards de dollars », a-t-il ajouté. Affirmant que l'Algérie n'avait pas besoin des aides françaises au développement, lesquelles, a-t-il fait savoir, ne servent que les intérêts de la France et qui sont à hauteur de 20 à 30 millions USD/an pour un budget étatique de 130 milliards USD/an. « Nous n'avons pas besoin de cet argent qui sert avant tout les intérêts d'influence extérieure de la France », a-t-il tranché. Rappelant que l'Algérie finance chaque année 6.000 bourses au profit d'étudiants africains, une route de plus d'un milliard de dollars entre notre pays et la Mauritanie et nous venons, a-t-il dit, d'effacer 1,4 milliard de dette à douze pays africains. Début 2027, tout au plus, a encore indiqué le chef de l'Etat, nous aurons achevé notre programme de construction de 3,5 millions de logements – deux millions sont déjà livrés -, nous en aurons aussi terminé avec le problème de l'eau et nous aurons réduit l'importation de matières premières pour nos usines. « Nous allons être parmi les plus grands pays exportateurs de phosphates et dérivés. Nous allons aussi développer l'énergie solaire et la production d'hydrogène vert, une nouvelle ressource qui renforcera l'attractivité industrielle de l'Algérie », a ajouté Abdelmadjid Tebboune. Cela, a encore soutenu le Président Tebboune, nous permettra aussi d'augmenter notre capacité à fournir de l'énergie à l'Europe. Rappelant que le pays était également en train de renforcer sa sécurité alimentaire et mobiliser davantage de ressources hydriques. Enfin, interrogé sur la coopération économique avec la Chine, le président de la République a avancé que les Chinois s'intéressent à de nombreux secteurs d'activité (en Algérie) : des technologies de pointe à l'électronique en passant par le numérique, les batteries au lithium puisqu'on dispose de cette matière première. Saluant, au passage, la coopération avec l'Italie, qui a toujours été un partenaire très fiable. « Nos amis italiens sont de bonne foi. On s'aide réciproquement et l'Italie renforce ses positions économiques chaque année », a-t-il dit.