Comme attendu, le président Bouteflika a, à l'occasion de l'ouverture de l'année judiciaire, annoncé officiellement l'amendement prochain de la Constitution. Il a ainsi donné le coup de starter à une révision qui débouchera certainement sur un troisième mandat présidentiel. Celle-ci se fera par voie parlementaire et ne touchera que quelques articles, notamment l'article 74 de l'actuelle Loi qui limite à deux le nombre des mandats présidentiels. Maintenant que Bouteflika a mis fin à toutes les spéculations, il reste de savoir la date de la convocation de la chambre basse du Parlement en vue de l'adoption de la nouvelle mouture. «Il sera donc proposé au Parlement, après avis motivé du Conseil constitutionnel, conformément aux dispositions de l'article 176 de la Constitution, d'enrichir le système institutionnel avec les fondements de la stabilité, de l'efficacité et de la continuité», a déclaré le président de la République. L'adoption de la nouvelle mouture ne fait plus désormais aucun doute dans la mesure où les partis qui ont appelé à la révision de la Constitution, à l'image du FLN, du RND, représentent à eux seuls la majorité absolue à l'APN même si Bouteflika n'a pas exclu l'idée de la voie référendaire. Ce qui est peu probable sachant que l'organisation d'un référendum prend beaucoup de temps et demande aussi d'énormes moyens. En officialisant l'amendement de la Constitution, le président Bouteflika a également ouvert la voie des présidentielles dont la campagne a d'ores et déjà commencé pour tous ceux qui y postulent. Selon toute vraisemblance, Bouteflika prendra son bâton de pèlerin, dès les prochains jours, pour aller expliquer aux citoyens les raisons de cetwte démarche. Une sorte de mini-campagne préélectorale. La machine est donc mise en branle pour la reconduction de Bouteflika à la tête de l'Etat algérien. Reste maintenant de savoir les autres articles qui seront amendés dans la mesure où la création du poste du vice-président de la République revient souvent sur les lèvres même si certaines voix en écartent catégoriquement cette idée qui, selon eux, amoindrirait les prérogatives du chef de l'Etat. En attendant que la nouvelle mouture soit rendue public, les conjectures vont bon train alors que Bouteflika est certain de rester à la tête du pays. Cette décision qui a tant tenu en haleine l'opinion publique nationale est finalement tombée éclairant de la sorte sa lanterne sur les intentions des uns et des autres en attendant que les urnes livrent leur verdict au milieu de l'année prochaine.