Tanzi, qui était également le P-DG du groupe, était poursuivi pour manipulation des cours de Bourse, complicité de faux en bilan avec les contrôleurs des comptes et entrave aux audits. Les juges ont estimé qu'il avait trompé les marchés en cachant l'état désastreux des finances de Parmalat. Ils avaient requis une peine de 13 ans ferme, estimant qu'il ne devait pas bénéficier de circonstances atténuantes.Avec l'effondrement de Parmalat sous le poids de 14 milliards d'euros de dettes en 2003, 135 000 petits porteurs avaient vu leur épargne réduite à néant. Le groupe employait à l'époque 36 000 personnes dans 30 pays. Ce procès, qui avait commencé en septembre 2005 devant le tribunal de Milan, est le premier dans l'affaire du krach du groupe alimentaire, qu'un des trois procureurs au procès a comparé à «une vilaine affaire de mafia». Un deuxième procès, également devant le tribunal de Milan, s'est ouvert en janvier 2008 : trois banques étrangères, les américaines Citigroup et Morgan Stanley ainsi que l'allemande Deutsche Bank, et plusieurs employés, y sont accusés de manipulations des cours et de fausses communications financières. Quatre dirigeants de la banque suisse UBS, initialement poursuivis dans ce dossier, ont obtenu la négociation de leur peine en novembre. Le plus gros procès, par le nombre des prévenus et par les peines encourues, s'est ouvert en mars à Parme où se trouve le siège du groupe. Cinquante-cinq personnes y sont poursuivies notamment pour banqueroute frauduleuse et association de malfaiteurs, dont Calisto Tanzi. Le parquet, mais aussi les avocats de M. Tanzi, ont accusé les banques au cours de l'enquête d'avoir vendu au public des titres Parmalat afin de sauvegarder leurs propres investissements dans le groupe, tout en connaissant son insolvabilité. Parmalat qui regroupait une myriade de sociétés était présent également dans le football notamment avec le club de Parme, et dans le tourisme, avec Parmatour. Depuis, le groupe a été restructuré et réintroduit à la Bourse de Milan en 2005.