Un coup de tête et puis s'en va. L'entraîneur du CABBA, Yaïch, a jeté l'éponge, lundi passé, quelques heures après avoir annulé la séance d'entraînement. Selon certaines sources, sa démission serait motivée par les fréquents désaccords avec certains joueurs et surtout après avoir était agressé verbalement par un supporter et les parents d'un des joueurs mis en quarantaine par le coach depuis son arrivée. Très en colère après une dispute avec le parent, le deuxième entraîneur du club cette saison, après Bouarata, a jeté l'éponge. Tout ça pour ça. Une montée exceptionnelle dans le classement, un soutien médiatique et appuyé de la part de toute la population bordjienne, pour finalement quitter le navire. La nouvelle est d'autant plus surprenante qu'elle ressemble si peu au personnage mais elle est vraie : Yaïch n'est plus l'entraîneur du CA Bordj Bou Arreridj. Une décision que l'on ne voyait pas venir. Difficile, en effet, d'imaginer l'un des entraîneurs les plus respectés et méritants du championnat, jeter l'éponge en milieu de saison et encore moins à cause d'une querelle avec un fan du football. Surtout, et après avoir ramené auprès de lui des joueurs qu'il a entraînés tel que Illoul, Yaïch semblait s'être donné les clefs pour s'assurer la suite de l'exercice plutôt convaincante et il faut bien le dire, sans risques apparents. Mais voilà que la réalité est là, éloquente, terrible : le manque de communication avec les joueurs et les supporters. Les huis clos et les décisions sans explications laissent court aux interprétations hasardeuses. Autant de soucis au-dessus de la tête d'un seul homme, c'est beaucoup, surtout quand ce dernier s'est cloîtré dans une tour inaccessible et qu'il semble si peu capable de renverser la situation. Impuissant face à l'ingérence de tout le monde dans les choix techniques du club. Secouer des joueurs locaux ou encore procéder aux remplacements par d'autres durant le mercato, une «révolution» pour l'équipe. Surtout, l'homme n'en pouvait plus. «Impossible de travailler dans des conditions pareilles. A chaque séance d'entraînement et malgré les bons résultats de l'équipe, une centaine de soi-disant supporters envahissaient le stade et commençaient à insulter et s'ingérer dans le choix du staff technique», dira un des dirigeants de l'équipe. Notons que le président du club, Salah Bouda, a déposé une plainte contre le supporter qui a causé cette situation. Pour le supporter, cet incident est une manifestation d'amour à l'équipe. «Ils savent tous que je suis un amoureux fou du CABBA et tout ce que je fais ou je dis n'est autre qu'une expression d'amour à ce club», dira-t-il. «Je n'ai jamais agressé le coach. J'ai juste fait une remarque qu'il n'a pas aimée».