C'est là la réponse de Abelhafidh Feghouli, DG par intérim de la compagnie nationale des hydrocarbures, secouée par un scandale de malversation dans l'octroi de marchés. Alors que Chakib Khelil s'est confiné dans le silence, devant les questions des journalistes sur l'affaire Sonatrach, M. Feghouli a voulu lever certains équivoques, en lançant des «tout va bien» pour faire croire qu'en dépit de la violente affaire de corruption dans laquelle le Groupe s'est retrouvé embourbé, son fonctionnement n'a en rien été perturbé. «Sonatrach ne connaît aucune perturbation dans son fonctionnement», a-t-il, ajouté, avec calme et sérénité. «Le plan d'action de 2010 et même celui à moyen terme (2010- 2014) du groupe sont maintenus», a-t-il poursuivi, tout en niant tout gel de contrats inscrits dans le cadre de ces deux plans. A propos de l'information rapportée par la presse nationale, faisant part d'un gel des actifs bancaires de la société italienne, Saïpem Contracting Algérie, l'intérimaire de Mohamed Méziane, a répondu que «jusqu'au jour d'aujourd'hui, aucune information de cette entreprise, selon laquelle ses avoirs ont été gelés, nous est parvenue», a-t-il dit, indiquant que cette entreprise «continue à travailler normalement sur ses projets en Algérie». A rappeler, selon la presse nationale, que suite à «des irrégularités signalées par les enquêteurs contre la société italienne Saïpem, qui ont trait à la fois aux transferts des fonds à l'étranger, mais aussi aux marchés remportés soit de gré à gré ou suite à un appel d'offres», une note a été adressée aux institutions financières pour procéder à l'exécution immédiate de décision de gel des actifs bancaires de cette société. Il est à rappeler, aussi, que dans une lettre ouverte publiée dans la presse nationale, l'ex-vice président de Sonatrach, Hocine Malti, avait évoqué la fulgurante ascension, ces dernières années, des parts de marché en Algérie de Saïpem qui, même si elle dispose depuis longtemps d'une base logistique à Hassi Messaoud, n'a créé sa filiale algérienne, en l'occurrence la Saïpem Contracting Algérie, qu'en 2005. L'ex-vice-président de Sonatrach a invité le DRS à aller visiter les «recoins» de la corruption en jetant «un coup d'œil sur ce que l'on appelle le projet de gaz intégré de Gassi Touil sur lequel Sonatrach était associée aux Espagnols de Repsol et de Gas Natural, un projet qui était estimé à 3,6 milliards de dollars et qui devait être réalisé en deux à trois ans au maximum». «Pas très nettes» sont les raisons qui avaient amené la compagnie nationale à rompre ce contrat avec les Espagnols, affirme, catégorique, H. Malti. En décidant de réaliser le projet toute seule, la compagnie a dû le scinder en deux parties. La première partie de ce projet «portait sur la construction à Arzew d'un complexe de GNL, d'un coût estimé à 4,7 milliards de dollars, qui a été attribuée à l'entreprise italienne Saïpem. A signaler que Saïpem a aussi décroché, courant 2009, un nouveau contrat de 1,1 milliard d'euros et 30,45 milliards de dinars, portant sur la construction d'installations de production à Menzel Ledjmet Est». La seconde concernait quant à elle «les installations de production sur le champ de Gassi Touil lui-même, qui a fait l'objet d'un contrat attribué à Japan Gasoline (JGC). D'un montant de 1,5 milliard de dollars, les travaux objet du contrat étaient censés débuter fin 2009 et devraient durer 42 mois». Si M. Malti avance ces éléments, c'est pour dire que ce projet qui devait coûter, à l'origine, 3,6 milliards de dollars, reviendra finalement à 6,2 milliards, soit 72% plus cher que prévu. Un projet qui «devait se terminer dans le courant de cette année ou en 2011 au plus tard, mais qui, dans le meilleur des cas, ne sera achevé qu'en 2013». Bahia A. Lire sur Internet