Photo : Makine F. Surpris, selon ses propos, de l'affaire secouant depuis une semaine le groupe pétrolier Sonatrach, le ministre de l'Energie et des Mines M. Chakib Khelil, a tenu à cet effet hier une conférence de presse au cours de laquelle il a tenu à affirmer devant les représentants de la presse nationale sa méconnaissance du dossier. «Je ne détiens aucune information sur cette affaire qui fait les manchettes de bon nombre de titres nationaux. En dehors de cette rencontre, je n'aurai plus à répondre sur cette affaire». C'est par ces propos que le ministre a tenté de mettre un terme à toutes les spéculations autour de ce scandale. Il a, par ailleurs, souligné que les activités du groupe «se poursuivent normalement». Le président directeur général de Sonatrach, M. Mohamed Méziane, le vice-président chargé de la commercialisation et de hauts cadres de la compagnie ont été placés sous contrôle judiciaire dans le cadre d'une enquête liée à la passation de marchés au sein du groupe alors que les vice-présidents chargés des activités amont et des transports par canalisations ont été placés sous mandat de dépôt. «Les cadres de Sonatrach sont présumés innocents jusqu'à ce que la justice prouve leur culpabilité. La justice fait son travail aussi bien pour l'intérêt de l'Etat que pour la protection des droits des accusés», a affirmé le ministre sans préciser les accusations contre les managers du groupe. «Je n'ai pris connaissance de l'affaire que par le bais de la presse. J'ai été informé par les accusés eux-mêmes, une fois convoqués par le juge d'instruction. Cela étant, je ne peux vous fournir les motifs des inculpations», a tenu à préciser le ministre, en ajoutant que les accusés ont droit à une désignation d'office des avocats pour leur défense, avec tout ce qu'elle implique comme moyens légaux … et ce, conformément à la convention collective du groupe». «Il est aisé d'accuser quelqu'un, mais il faut signer cette accusation». C'est la réponse du ministre à ceux qui veulent porter préjudice à son institution. Il cite à titre d'exemple les 14 accusés -innocentés- dans l'affaire Kherroubi. Quant au rôle des institutions de contrôle, le ministre a souligné qu'il n'y a pas pour l'heure des spécialistes en E- procurement (gestion de l'entreprise), mais les procédures du marché se font le plus normalement possible. L'audit se fait normalement. « La Sonatrach a tout sur l'audit financier et la réalisation des projets», a souligné le ministre. Répondant à une question sur l'impact de cette affaire sur Sonatrach au plan international, le ministre a répondu qu'il est difficile d'évaluer les répercussions à court terme. «Il faudra donc attendre au moins une année pour voir», a-t-il souligné. Pour rappel, le PDG de Sonatrach, Mohamed Meziane, trois vice-présidents (des activités commerciales, amont et le transport ainsi que quatre autres directeurs (affaires sociales, forages, transport par canalisation et commerciale) avaient été, selon certains journaux, inculpés dans le cadre d'une enquête portant sur de présumées malversations à l'occasion de la passation de marchés avec des bureaux d'études ou des sociétés spécialisés dans la sécurité. A une question sur la crédibilité du groupe, le ministre a indiqué que l'instruction de la justice liée à la passation de marchés au sein du groupe Sonatrach n'a pas affecté la production pétrolière de l'Algérie. La production des hydrocarbures de l'Algérie n'a pas été affectée. Il y a des gens capables au sein de cette entreprise nationale comptant actuellement 170 projets, pour plusieurs milliards de dollars. Le vice-président pour les activités aval, Abdelhafid Feghouli, assure actuellement l'intérim à la tête du groupe pétrolier. Le ministre a, d'ailleurs, souligné que le groupe a un réservoir de relève de 1700 cadres.