Chronologiquement, la création de la localité de Belacel Bouzegza remonte au début des années 1960. Elle est passée sous la coupe de Sidi Khettab, car c'est dans les mêmes circonstances que cette commune, qui relevait également d'El Matmar, a été élevée au rang de daïra. Et pour ne pas déroger aux règles élémentaires, la priorité a été accordée aux agriculteurs de la région dans le cadre de l'attribution des logements de ce village puisque le but est leur regroupement, mais également en vue d'améliorer les conditions de vie de cette catégorie de citoyens. Le site d'implantation de ce village est une vaste étendue agricole cultivable qui appartenait à un domaine autogéré, situé à 13 km du chef-lieu de la ville de Relizane, sur l'axe routier menant vers Mostaganem via Sidi Khettab. A cette époque, le problème de l'expropriation ne se posait pas, car tout appartenait à l'État et tous les services adhéraient aux décisions ayant trait aux opérations de construction de projets d'intérêt général et nul ne pouvait remettre en cause les instructions qui émanaient du sommet. Sous le sceau du caractère de l'urgence conféré à cette opération, les pouvoirs publics ont fait appel à plusieurs entreprises publiques et privées, mais également à des artisans pour l'achèvement des travaux dans les délais impartis. Pour ne pas complètement déraciner les premiers habitants de ce village, des étables et des écuries ont été aménagées aux extrémités de la localité pour que les bénéficiaires puissent persévérer dans la continuité de leurs activités liées à l'agriculture et à l'élevage auxquelles ils ne pouvaient renoncer du jour au lendemain. Outre ces indices distinctifs, les locataires du nouveau village disposaient d'infrastructures socioéducatives d'accompagnement comme les aires de jeux, le centre culturel, l'établissement scolaire, l'agence postale, la mosquée et les espaces verts. Mais pour ces nouveaux habitués de la campagne, le charme de la ruralité est étroitement lié à la présence des animaux, à l'odeur de la bouse et au chant du coq sans lesquels ils ne pouvaient retrouver leurs marques. Le défi a été relevé, mais l'aspect typiquement agricole du village a disparu au fil des ans puisque Belacel Bouzegza est entré dans le sillage des communes ordinaires avec l'installation de la première Assemblée populaire communale élue à l'issue des dernières élections organisées sous l'ère du parti unique. Si la gestion du patrimoine de cette commune s'est avérée au début très difficile, eu égard aux circonstances défavorables dominées par la décennie noire, la situation s'est nettement améliorée par la suite avec le retour au calme et la stabilité retrouvée dans la région. Mais en dépit de tous ces facteurs, la commune s'est développée en parallèle avec la réalisation de plusieurs opérations, tous secteurs confondus, et son tissu urbain s'est étiré de long en large, car des élus locaux ont exploité toutes les opportunités pour accéder aux revendications des populations. Ces actes se sont traduits par le morcellement des espaces libres et leur cession sous forme de lots de terrain aux résidents pour la réalisation de nouveaux logements ou destinés à l'extension de leurs habitations initiales qui ne répondaient plus aux exigences de l'heure. Et à ce titre, force est de constater que la localité accuse un important retard, notamment avec l'émergence du problème du logement ressenti suite à l'éclatement des familles et à une démographie galopante. Avec sous sa coupe, les douars d'El Mhafid, Sehari et Mouaissia, la commune de Belacel Bouzegza compte 5 500 habitants, une population en nette évolution depuis ces dernières années en comparaison avec celle recensée lors de son inauguration. Dans le cadre de l'application de la politique de l'équilibre régional, la wilaya de Relizane a accordé plusieurs projets à la commune dont la réalisation d'une bibliothèque, l'aménagement urbain, la construction de 30 locaux professionnels, ainsi qu'une station de lagunage des eaux usées des 3 agglomérations pour assurer le traitement de 700 m3 d'eau par jour, un volume réservé à l'irrigation. Une attention particulière est accordée à ces zones par l'implantation des infrastructures de base à même d'alléger le fardeau de ces volontaires condamnés aux souffrances depuis des lustres, vivant dans un environnement dépourvu de tout.