Un vibrant hommage a été rendu au mandoliniste Mustapha El-Hassar dit El-Bahar, à l'ouverture lundi soir du premier Festival culturel maghrébin de musique andalouse de Koléa. Très ému, cet artiste qui vient de fêter ses 93 ans a été longuement ovationné à cette occasion par ses pairs et les maîtres de la musique andalouse à l'image de Sid Ahmed Serri ainsi que des jeunes qu'il a inspirés par sa pratique et son amour pour cette musique ancestrale savante. Cet artiste est né en 1917 à la casbah d'Alger au sein d'une famille très portée sur la musique, mais aussi et surtout dans un environnement qui l'a fortement inspiré et orienté ses choix quand il fréquentait l'atelier de son père. Mustapha El-Hassar qui a, en effet, hérité du pseudonyme de son père, tisserand de métier spécialisé dans la fabrication de tapis appelé «el-hessira», a longtemps fréquenté l'atelier de son père devenu un lieu de rencontre de personnalités du monde de la musique. Dans cet endroit paternel s'échangeaient entre musiciens des mélodies de hawzi, sanaâ, madih dini et autres modes aroubis d'où son attrait, très jeune pour ce genre musical auquel il s'essaye en jouant du fhel, du violon puis de la mandoline. C'est finalement la mandoline qui deviendra son instrument de prédilection durant toute sa carrière même si, quelquefois, il alternait avec le violon alto. Disciple de cheikh Mohamed Sfindja, il a, aussi, côtoyé de nombreux chantres de cette musique à l'image de cheikh Ben Zekri, Mohamed Bentefahi, Hamida Hadj Moussa, Mamad Bestandji, Abderahmane Tama, Mahiedine Lakhal et autres Abderrahmane Belhocine, a soutenu M. Bendaâmache. Très jeune, Mustapha El-Hassar intègre les cours de cheikh Mohamed El-Fakhardji au Conservatoire municipal d'Alger où il enrichira ses connaissances et confirmera son choix en optant pour son instrument préféré la mandoline.