, La maison de la culture de Tizi-Ouzou honore, une fois encore, la mémoire d'artistes ayant marqué la culture nationale de leur empreinte, à l'image de feu El-Hachemi Guerrouabi, l'un des maîtres de la chanson châabi, auquel il y sera rendu un vibrant hommage du 8 au 10 avril. Pour restituer un pan du parcours de l'homme et de l'artiste, le programme concocté pour la circonstance prévoit, en ouverture jeudi, une exposition de photos, de documents et d'objets personnels de l'auteur du tube El-Harraz, montée conjointement par la veuve Guerrouabi, Sidi-Ali Messaoudi et Saïd Touati. Les amateurs du chaâbi pourront faire ample connaissance avec cette icône de ce genre musical, à travers la présentation du livre de Youcef Dris consacré à cet artiste émérite, dont un portrait géant réalisé par des élèves de l'école régionale des Beaux-Arts d'Azazga, à dévoiler lors de la cérémonie inaugurale de cette manifestation. Les activités se poursuivront par la projection, vendredi, du dernier spectacle animé par El-Hachemi Guerrouabi, alors que la journée de clôture, samedi, sera ponctuée par un gala artistique, animé par une pléiade d'artistes, dont Djamel Allam, Hassan Fadli et Nasreddine Galliz. Selon les éléments biographiques tirés du livre El-Hadj El Hachemi Guerrouabi que lui a consacré le nouvelliste Youcef Dris, l'artiste a vu le jour à El-Mouradia (Alger) en janvier 1938. Orphelin de père et de mère à l'âge de 5 ans, il fut initié à la musique par un horloger mélomane établi à Tizi-Ouzou, chez qui venait le petit El-Hachemi pour taquiner la mandoline dans l'arrière-boutique. Epris précocement de la chanson châabi, il devint un passionné d'El-Hadj M'rizek, mais il aurait pu aussi faire carrière de footballeur, car il fut un passionné du sport roi qu'il pratiquait, comme attaquant, dans le club algérois «La Redoute», dont les dirigeants lui ont trouvé un emploi comme apprenti menuisier, après avoir quitté l'école très tôt. Stupéfait par la voix du chanteur, Mahieddine Bachtarzi l'engagea dans sa troupe théâtrale, alors qu'il n'avait que 16 ans, ce qui lui a ouvert les portes de l'Opéra d'Alger où il se produisit plusieurs fois entre 1953 et 1955. Grâce à ce père fondateur du théâtre national, Guerrouabi devint un excellent acteur. Il rivalisa avec les grands de l'époque tels que Touri, Sid- Ali Fernandel, Mohamed Ounniche et autres. Toutefois, c'est dans la chanson qu'il trouva la consécration. Il enregistra son premier disque aux éditions Toppaz, avec un titre de sa composition Yessegguem Saâdi, qui fut couronné d'un succès éclatant. Avec sa coupe de cheveux particulière et son look semblable à celui du King du rock américain Elvis Presley, Guerrouabi s'imposa comme l'idole de la jeunesse de son époque, qui l'imite dans tous ses gestes, surtout sa voix mélodieuse. Une vie artistique riche : poète, chanteur, acteur, Guerrouabi a su s'ériger au rang de star, adulé par un public passionné, surtout parmi la gent féminine. Il mourut le 18 juillet 2006, à l'âge de 64 ans.