Intervenant lors d'une conférence de presse tenue avant-hier en marge de l'ouverture de la 13e édition du Batimatec (Salon international du bâtiment, des matériaux de construction et des travaux publics) qui se tient du 3 au 7 mai aux Palais des expositions des Pins maritimes (Alger), Noreddine Moussa a déclaré que les textes d'application de la nouvelle loi entrés en vigueur le 14 mars dernier sont clairs et que rien n'empêche leur application par les banques aux profit des demandeurs de crédits immobiliers. «Le feu vert a été donné dès le 14 mars et le temps qu'ont pris les banques pour accepter les dossiers relève de la concertation entre les différents intervenants sur les méthodes d'application. Il ne s'agit pas d'accepter ou de refuser les mesures décidées par l'Etat mais de voir la manière de les appliquer, car les banques n'ont pas à discuter une décision de l'Etat», a indiqué le ministre. En bref, les nouvelles mesures de facilitation à des taux bonifiés ont été décidées dans la LFC 2009 et approuvées dans la LF 2010, concernant l'acquisition et la construction de logements participatifs aidés (LPA) dont le LSP et le logement rural. Tous les LPA sont concernés et ce, au profit des fonctionnaires du secteur public et les salariés du secteur privé dont les plages de revenus mensuels varient entre 1 et 4 fois le SNMG et auxquels une aide de l'Etat de 700 000 DA est octroyée en plus d'un crédit bancaire à un taux de 1%. Les salariés ayant des revenus entre 5 et 9 fois le SNMG bénéficieront d'une aide de 400 000 DA avec un crédit à 3%. Les salariés touchant entre 9 et 12 fois le SNMG n'auront pas d'aide financière mais pourront bénéficier d'un crédit à taux de 3%. Les banques commenceront dès la semaine prochaine l'étude des dossiers déposés après le 14 mars dernier, il n'y aura pas de rétroactivité pour les dossiers déposés avant cette date. Le ministre a appelé à l'occasion à éviter la polémique et se contenter de ce que dictent les textes de loi. «Le problème de la pénurie du ciment a été réglé en mars» Evoquant le sujet qui a fait couler beaucoup d'encre, la pénurie du ciment, le ministre de l'Habitat et de l'Urbanisme a indiqué qu'aux yeux de l'Etat, le problème a été résolu la première semaine du mois de mars avec la reprise de la production par certaines usines qui ont vécu des imprévus et aussi par l'importation de deux millions de tonnes de ciment en plus de trois autres millions attendus. Pour Noureddine Moussa, la pénurie a été causée par une tension annoncée suite à des perturbations imprévues dans trois grandes usines de production, à savoir celle de Chlef qui a réduit sa production de deux millions de tonnes par an à un million suite à des problèmes techniques, celle de Aïn-Kebir qui a connu des travaux de maintenance d'un mois et demi et l'usine de Zahana qui a vécu une panne, ce qui a occasionné un déficit total de trois millions de tonnes «compensé par les importations». Le ministre a tenu, par là- même, à avertir les entreprises de construction d'être plus professionnelles et ne pas attendre que l'Etat leur importe des matériaux de construction pour lancer les chantiers. «Les entreprises ne sont pas obligées de signer des contrats de marchés dans des conditions qui leur sont défavorables. Il ne faut pas attendre que l'Etat leur importe du ciment pour construire», a déclaré le ministre à propos de certaines entreprises ayant arrêté les travaux sous prétexte de pénurie de ciment. 20 pays au Batimatec d'Alger Pour ce qui est de la 13e édition du Batimatec d'Alger, Noureddine Moussa a insisté sur la qualité des constructions en ne se contentant pas de la quantité à réaliser d'où le thème du Salon international «Ensemble pour un urbanisme et une architecture de qualité». Compte tenu des enjeux économiques et les chances d'investissement en Algérie, 20 pays ont pris part au 13e Batimatec, regroupant, de lundi à vendredi, un nombre record de participants avec 775 exposants dont 385 étrangers. Il s'agit, entre autres, de 114 entreprises turques, 64 françaises, 63 italiennes, 37 espagnoles, 35 portugaises, 23 tunisiennes, 19 chinoises, 11 belges, 7 entreprises allemandes et d'autres venant du Liban, d'Autriche, de la Corée, de la Grande-Bretagne, de la Grèce, de la Russie, de la Hongrie, de la Pologne, des Pays-Bas, du Liban et du Maroc. «Ce Salon revêt une importance particulière, aussi bien pour les acteurs du BTP (architectes, urbanistes, entreprises, promoteurs, producteurs de matériaux de construction, etc.) que pour les pouvoirs publics qui saisissent l'opportunité de cette rencontre pour jauger les capacités de réalisation et les avancées technologiques susceptibles d'être mises au service des différents acteurs de la construction, d'où l'intérêt de placer ce Salon sous le haut patronage du président de la République», ont conclu les organisateurs du 13e Batimatec.