, Tous ceux qui ont, de temps à autre, des aphtes dans la bouche le savent bien : ces petites ulcérations de la muqueuse sont très douloureuses. Même si elles sont peu profondes et de faible diamètre (moins d'un centimètre), elles peuvent provoquer une gêne importante, notamment au moment des repas. La revue médicale Prescrire leur consacre un article dans son numéro de mai. On peut y lire que les causes d'aphtose restent inconnues, mais que divers facteurs apparaissent impliqués : les réactions à des aliments (noix, noisettes, certains fromages, agrumes, épices, crustacés et chocolat), à des dentifrices, à des médicaments, les manifestations de certaines maladies (affections inflammatoires de l'intestin, intolérance au gluten, etc.) ou encore une prédisposition héréditaire. L'aphtose buccale commune bénigne guérit spontanément en une à deux semaines, sans complication ni cicatrice, et en l'absence de traitement spécifique. Néanmoins, précise Prescrire, dans les rares cas où la douleur est mal supportée, certains traitements locaux peuvent être proposés : application de lidocaïne en gel visqueux ou d'un corticoïde local, quand la douleur est intense. Les bains de bouche à la chlorhexidine durant plusieurs semaines ont peut-être un petit effet préventif sur la douleur des aphtes récurrents. De nombreuses autres substances visant à réduire la douleur et la gêne causées par les aphtes, ainsi que leur durée, ont été testées. Mais elles sont, dans tous les cas, d'efficacité modeste. L'aphtose buccale commune bénigne est à distinguer des aphtoses handicapantes par la taille des ulcérations, leur nombre et l'intensité des douleurs (comme les aphtoses géantes qui apparaissent, en général, après la puberté). Ces dernières persistent entre plusieurs semaines et plusieurs mois ; elles provoquent des douleurs à la déglutition et à l'élocution. Elles s'accompagnent, parfois, de fièvre et laissent des cicatrices. Ce type de maladie, qui récidive souvent, touche fréquemment les personnes atteintes du virus du sida. Dans ce cas, un traitement s'impose et la thalidomide a fait la preuve de son efficacité. Mais la prise de ce médicament doit se faire sous surveillance et avec précaution, notamment chez les femmes en âge de procréer.