La coopération entre PSA Peugeot Citroën et BMW, que les deux groupes envisagent toujours d'élargir, ne nécessite pas d'échange de capital, a déclaré mercredi le président du directoire du constructeur automobile français. PSA, dont l'une des priorités va au renforcement de ses alliances, a envisagé un temps de donner une dimension capitalistique à un autre de ses partenariats, avec le japonais Mitsubishi, mais les discussions ont échoué début mars faute d'accord sur les termes financiers. «Notre coopération avec BMW est extrêmement efficace et aujourd'hui n'a pas besoin de 1, 2 ou 3 % d'échange de capital», a déclaré Philippe Varin sur la radio BFM. «Ça marche très bien entre nous.» PSA coopère actuellement avec le constructeur munichois dans les moteurs à essence et envisage toujours d'élargir sa coopération à d'autres composants. Interrogé sur le succès de Dacia, la marque d'entrée de gamme du concurrent Renault, Philippe Varin a répondu que le positionnement actuel des deux marques de PSA n'était pas cohérent avec celui du «low cost». «Il y aurait une contradiction très claire entre le positionnement de nos deux gammes, que l'on peut voir dans le cas de Citroën sur la DS3 ou dans le cas de Peugeot sur la 3008 ou la 5008, entre avoir ce positionnement dans nos concessions et en même temps le positionnement ‘'low cost''», a-t-il dit. Les ventes de la marque à bas coûts de Renault ont plus que doublé le mois dernier, tandis que celles de PSA ont reculé de 13,1 %, victimes de l'essoufflement de l'effet de la prime à la casse et d'un comparatif défavorable. Philippe Varin a expliqué qu'il donnait la priorité aux voitures de style et a rejeté l'appellation low cost pour les futurs modèles «cœur de gamme» que le groupe produira en Espagne puisque ceux-ci seront destinés aux pays émergents. Sur la question du prêt public de trois milliards d'euros dont PSA a bénéficié début 2009, comme Renault, pour faire face à la crise, Philippe Varin a déclaré que l'objectif du groupe était de le rembourser le plus vite possible. Il a rappelé avoir proposé un remboursement d'un milliard d'euros par anticipation dès la fin de cette année. Il n'a pas semblé, en revanche, particulièrement désireux de s'accorder sur ce point avec son homologue de Renault, Carlos Ghosn, qui avait déclaré fin avril qu'une décision sur un remboursement progressif par son groupe se ferait en concertation avec PSA. «S'il y a une coïncidence de calendrier, tant mieux», a déclaré Philippe Varin. «Mais nous sommes dans des stratégies indépendantes.»