Que ce soit au centre-ville, sur les plages, dans des campings sauvages aux forêts ou aux hauteurs de Bona, pour les estivants locaux et ceux venant de différentes régions du pays ou de l'étranger, le constat est le même : «Malgré de nombreuses lacunes en matière de services touristiques, le charme de la nature et les dispositifs sécuritaires mis en place ont fait de la Coquette une meilleure destination pour des millions de vacanciers». L'année dernière, plus de 3,8 millions de touristes ont séjourné à Annaba, cette année encore la ville enregistrait à la fin de juin dernier plus d'un millions de visiteurs qui deviennent encore plus nombreux en ce mois de juillet où tout le monde veut en profiter avant le mois de Ramadhan. Mercredi 21 juillet vers 18 heures, nous arrivons à Annaba où il nous faudrait encore près d'une heure pour gagner l'hôtel de séjour au centre-ville à cause du grand flux de véhicules en circulation en cette fin de journée à destination des plages urbaines, du port où vers la corniche et les hauteurs de Bona. S'ajoute à ce décor, un nombre important de gendarmes et policiers en barrages, points de contrôle et patrouilles mixtes qui interviennent ensemble un peu partout sans être limités par ce qu'on appelle un secteur de compétence. Une image qui ne manque pas aux commentaires des citoyens qui se rassurent de voir les deux corps de sécurité travaillant en complète coordination et cette combinaison entre hommes en vert et d'autres en bleu. «C'est une bonne initiative prise par les dirigeants des deux institutions car combattre les criminels ne doit pas être limité par des secteurs, gendarmes et policiers sont au service de la sécurité et doivent toujours travailler ensemble s'ils veulent être plus efficaces», commente un vieux Bônois qui a assisté à la dégradation de la sécurité durant les années 1990 et le retour progressif de la quiétude depuis quelques années. Il ne manque pas d'ailleurs d'ironiser : «En plus, la couleur est plus belle quant on associe le bleu au vert». A l'intérieur même de l'hôtel, des touristes algériens et étrangers ont exprimé leur satisfaction quant à ce genre de dispositif de sécurité qui, commentent-ils, ne pourra que traquer toute intention criminelle et encourager l'ambiance festive de la Coquette, cette ville qui ne dort pas. Près de 1 500 gendarmes et policiers dans une opération combinée De leur côté, le commandant de groupement de gendarmerie de wilaya, le lieutenant-colonel Sahraoui Barour et le chef de sûreté de wilaya, le commissaire principal, Mohamed El-Hocine Benchikh, se sont montré satisfaits des résultats obtenus des opérations combinées qu'ils effectuent périodiquement et qui ont à la fois «permis une nette régression de la criminalité et nourri un grand sentiment de sécurité chez les citoyens qui n'hésitent plus à coopérer et dénoncer les malfaiteurs». Dans un point de presse tenu mercredi soir, au cours de l'opération, les deux chefs ont indiqué que la présence de leurs éléments ensemble sur le terrain ressort d'une stratégie de lutte contre l'insécurité à la fois dissuasive et préventive. «Les résultats que nous attendons de ces opérations ne sont pas les chiffres des arrestations mais gagner la confiance du citoyen et nourrir davantage le sentiment de sécurité chez lui par l'occupation permanente du terrain par nos hommes qui sont instruits à assurer la sécurité tout en préservant l'ambiance des estivants et privilégiant le sourire», tient à noter le représentant de la gendarmerie. Pour sa part, le commissaire Benchikh a indiqué que Annaba s'est déclassée ces dernières années en matière de criminalité suite à un recul notable de cette dernière suite à «la stratégie efficace de lutte adoptée par les services de sécurité». Pour vérifier ces constats sur le terrain, la presse nationale a été conviée à accompagner librement les différents groupes d'intervenants dans une opération combinée lancée vers 17 heures pour durer jusqu'aux premières heures de la journée suivante. En effet, la wilaya de Annaba a été bouclée par un impressionnant dispositif en commençant par des barrages fixes renforcés et des points de contrôle sur tous ses axes routiers ainsi que des patrouilles le long des routes et au niveau des forêts, des plages et les lieux les plus isolés. Des interpellations de personnes suspectes se font un peu partout sur la route, sur les plages, dans d'autres lieux publics et surtout quant il s'agit d'une présence suspecte dans un lieu suspect aussi, à savoir que cette vaste wilaya compte de nombreuses forêts et de coins de la ville et aux alentours qui peuvent inspirer les délinquants. L'opération se fait plus musclée avec la présence de différents groupes d'intervention en tenue de combat dont les groupes d'intervention et de neutralisation et les sections de sécurité et d'intervention. Des groupes qui semblent plaire aux jeunes citoyens, notamment les enfants qui contemplent leurs interventions avec émotion et n'hésitent pas à s'approcher et parler à ces soldats «différents» avec leurs tenues spéciales, leur condition physique et leurs techniques de combat sans recours à l'arme. Afin de bien maîtriser l'opération, les chefs des deux corps et les chefs des différents groupes (un officier de gendarmerie et un autre de police pour chaque groupe), se sont bien concertés et entretenus sur les méthodes d'intervention avant de diviser la wilaya en trois secteurs principaux et des secteurs secondaires bien cordonnés par des moyens matériels sophistiqués et tous survolés par un hélicoptère de la gendarmerie qui assure une surveillance aérienne permanente avant, pendant et même après l'opération. Ras-El-Hamra retrouve ses visiteurs après une longue rupture Nul n'ignore qu'en tourisme, la sécurité est un élément primordial qui passe avant la beauté des lieux et la bonté des hommes. Parmi des dizaines d'endroits séduisants de la Coquette, le cap de Ras-El-Hamra est très réputé par sa nature féérique, son air propre et aussi par son insécurité depuis les années du terrorisme. Même après que ce fléau ne soit exterminé dans la région, l'endroit demeure désiré de loin sans pouvoir être fréquenté car il devient par la suite investi par les gangs de malfaiteurs et de plus des délinquants empêchant les touristes et les Bônois de goûter à son charme. Pourtant, il est à six kilomètres seulement du chef-lieu de la wilaya, près de belles plages et complexes touristiques qui sont restés la limite des visiteurs qui n'optent pas pour le risque. A notre grande surprise, Ras-El-Hamra était plein de monde dans la soirée de mercredi dernier au point où on se serait cru au Cours de la Révolution. Des dizaines de familles sont là et ne sont pas pressées de rentrer dans une ambiance de joie et de sérénité. «Il y a quelques années, personne ne pouvait venir ici de jour comme de nuit de peur d'être agressé mais maintenant depuis deux années, Dieu merci, nous retrouvons ce bijou et nous passons la plupart de nos soirées ici à contempler les merveilleux paysages sous la lumière de la lune. Ceci grâce à ce poste de gendarmerie», nous indique un groupe de femmes rencontrées sur les lieux. Un témoignage répété chez la plupart de ces familles venant de différentes régions du pays. «Je me sens tellement bien ici qu'il m'arrive de dormir jusqu'aux premières heures de la journée avant de rejoindre ma maison au centre-ville. Que peut-il m'arriver avec tous ces gendarmes qui m'entourent avec leur vigilance et leur amabilité ?», nous dit el-hadja Fatma en présence de sa fille et son beau-fils venus de Ouargla. Pour une autre famille, le problème de l'insécurité est dépassé, reste celui de la promotion touristique totalement absente à commencer par l'hygiène. «On devrait au moins penser à mettre des poubelles et quelques commerces», réclame la plupart. Des doléances notées par le chef du poste de sécurité, le gendarme Mohamed Taïbi. Un jeune soldat à la grande vigilance et au large sourire, très sollicité par les visiteurs de Ras-El-Hamra, au point qu'il ne manque pas d'être félicité pour ses nombreuses qualités par des familles devant son supérieur, le lieutenant-colonel Barour. Dans ce poste créé l'année dernière pour la saison estivale pour devenir à partir du 1er juin dernier un poste permanent, les moyens nécessaires existent permettant, entre autres, l'identification de toute personne suspecte interpellée par les éléments du poste où ceux en patrouille. Nous quittons cette ambiance séduisante pour rejoindre les groupes d'intervenants à l'opération combinée. Une opération qui s'est soldée, apprend-on le lendemain dans un point de presse, par l'identification de 830 personnes dont 29 arrêtées. Il s'agit de onze personnes recherchées en vertu de mandats de justice, un insoumis au service national, cinq pour port d'armes blanches prohibées, un agresseur et quatre couples pour atteinte aux mœurs. La sûreté de wilaya de Annaba fête son 48e anniversaire Notre visite à la wilaya de Annaba a coïncidé avec la célébration du 48e anniversaire de la Sûreté nationale auquel nous avons été invités pour assister aux festivités tenues à la maison de la Culture. Présidée par le chef de la sûreté de wilaya, le commissaire principal Mohamed El-Hocine Benchikh, la cérémonie a été l'occasion pour ce corps de sécurité de s'ouvrir au public, de faire connaître davantage ses missions et ses objectifs et aussi pour l'encouragement de ses éléments brillants sur le terrain et ce, en présence des représentants des autorités militaires et civiles. En effet, des officiers et des agents d'ordre public dont des femmes ont été honorés à cette occasion, ainsi que les lauréats du baccalauréat parmi les enfants des policiers et les différentes équipes sportives de la sûreté de wilaya, de la Gendarmerie et de l'Armée nationale populaire. A la fin de la cérémonie, un point de presse commun, gendarmerie-police, a été tenu à l'occasion de l'opération combinée effectuée la veille et pour communiquer les plans de sécurité spéciaux initiés pour la saison estivale. Il s'agit du plan de la sûreté nationale dit «Azur» déployé au niveau des plages de la ville et les secteurs urbains et le plan de la gendarmerie «Delphine» mobilisé pour la sécurité des estivants au niveau des plages et toutes les zones extra-muros de la Coquette. Des plans constatés sur le terrain au centre-ville et lors de notre visite jeudi à Chetaïbi, l'autre coin féérique de Annaba où le visiteur n'espère que passer le maximum de temps dans les bras d'une nature généreuse et une mer des plus claires du monde à la baie ouest de cette zone touristique. De notre envoyée spéciale à Annaba,
