Les exportations ont bien résisté et même progressé de 38,1 % par rapport à l'année précédente pour atteindre un record de 145,5 milliards de dollars (110 milliards d'euros). Les exportations à destination des Etats-Unis et de l'Union Européenne ont particulièrement augmenté par rapport à juin, désamorçant les craintes d'un ralentissement de la demande. Les importations, en revanche, ont affiché un recul inattendu, conséquence probable des efforts de Pékin pour freiner la spéculation immobilière et éliminer des capacités obsolètes dans le secteur manufacturier. La croissance annuelle des importations a ralenti à 22,7%, contre 34,1% en juin, selon l'Administration générale des Douanes. «La croissance des importations est plus faible que prévu, ce qui suggère que l'investissement en Chine ralentit», explique Eliza Liu, macroéconomiste à la CCB International Securities. La Chine affiche un excédent commercial de 28,7 milliards de dollars en juillet, le plus élevé depuis janvier 2009, contre 20 milliards de dollars en juin. Les prévisions médianes des économistes interrogés par Reuters tablaient sur une hausse de 35,5% des exportations et de 30% des importations, avec un excédent commercial de 19 milliards de dollars. Brian Jackson, stratégiste à la Banque royale du Canada à Hong kong, souligne que les Etats-Unis devraient publier dans la semaine un déficit commercial de plus de 40 milliards de dollars. «La situation commerciale contrastée des deux plus grandes économies mondiales devrait pousser Washington à faire davantage pression sur Pékin pour qu'il laisse s'apprécier sa monnaie, en particulier avant les élections de mi-mandat en novembre», explique-t-il dans une note. Le yuan n'a connu qu'une hausse de 0,8% contre le dollar depuis que Pékin a renoncé à son arrimage au dollar, effectif depuis 23 mois, le 19 juin dernier. Les chiffres décevants des importations ont pesé sur les Bourses chinoises, l'indice de Shanghai terminant la matinée sur une baisse de 1,82%. «Nous anticipons un nouveau ralentissement des importations pour le reste de l'année, l'économie chinoise n'étant pas spécialement bien portante», commente Nie Wen, analyste chez Fortune Trust Co à Shanghai. Selon Yu Song et Helen Qiao, économistes chez Goldman Sachs, l'excédent commercial chinois traduit surtout la faiblesse des importations. «Toutefois, ce schéma devrait se modifier dans les mois à venir avec l'assouplissement de la politique intérieure, qui devrait apporter plus de soutien à la demande intérieure et à la croissance des importations», expliquent-ils dans une note.