L'affaire remonte, selon le colonel Elouennas Aouragh, commandant du groupement de gendarmerie d'Oran, à la mi-août, quand des des renseignements indiquant l'existence d'une quantité importante de psychotropes dans un domicile suspect sont parvenus à la brigade locale de gendarmerie. La surveillance des lieux et le mandat de perquisition établi par le procureur de la République près le tribunal d'Oran ont permis l'arrestation de trois malfaiteurs. A noter que ces derniers ont résisté aux éléments des services de sécurité en les agressant avec des armes blanches et des bombes lacrymogènes et ce, avant qu'ils ne soient définitivement immobilisés. La perquisition du domicile a permis la saisie de près de 3 500 comprimés psychotropes, plus de 100 g de kif traité, plusieurs armes blanches, des bombes lacrymogènes et une quantité de poudre blanche qui ressemblait à la cocaïne mais qui s'est avérée un produit cosmétique de couleur blanche commercialisé par les malfaiteurs en tant que cocaïne. L'enquête enclenchée ensuite a confirmé l'inexistence desdits médicaments psychotropes dans le répertoire de la pharmacie centrale (marchandise importée illégalement) et mené à l'arrestation de deux autres membres du réseau de trafiquants de stupéfiants alors que cinq autres sont identifiés et activement recherchés dans différentes wilayas, le réseau investissant tout le territoire national. A noter que le chef de ce réseau, identifié et qui demeure en fuite sur le territoire marocain, est un narcotrafiquant âgé de moins de 30 ans et connu sous l'appellation de Zaïm (le chef). Selon les enquêteurs, cet individu dangereux est impliqué dans plusieurs affaires de trafic de stupéfiants et dans d'autres affaires de criminalité ; il fait ainsi objet de nombreux mandats de recherche. L'enquête a également révélé que le réseau de drogue acheminait clandestinement le kif traité et les médicaments psychotropes du Maroc avant de le transporter vers des dépôts à Oran en utilisant généralement des véhicules de location spécialement aménagés. La marchandise est par la suite préparée à la distribution dans différentes régions à partir d'Oran en optant toujours pour les véhicules de location ou les voyages par train. Selon d'autres éléments de l'enquête, les malfaiteurs utilisaient ce mode opératoire pour la vente de 16 000 comprimés psychotropes et 50 kg de kif traité par mois. Un marché douteux de 4 milliards détecté à l'APC d'Oran Une autre affaire traitée au cours de ce mois par les gendarmes à Oran concerne un marché douteux qui aurait coûté plus de 4 milliards à la commune d'Oran. Selon les services de sécurité, l'affaire remonte à la fin du mois de juillet quand le département de l'organisation générale et la gestion des biens de la commune a saisi la direction des services de l'hygiène en vue de procéder à l'inventaire et communiquer la liste des biens mobiliers et immobiliers à assurer. Un cahier de charges a été établi avant de lancer un appel d'offres auquel ont soumissionné la CAT, Salama Assurance et la Cash. Cette dernière remporte le marché mais les autres soumissionnaires dénoncent un marché douteux et saisissent le procureur de la République qui instruit la brigade territoriale d'ouvrir une enquête. Cette dernière confirme la fraude où sont impliqués plusieurs cadres de l'Assemblée populaire nationale d'Oran dont un vice-président, un cadre retraité de la Sonelgaz, un ex-cadre dirigeant de la Cash et un dirigeant du service de l'organisation générale et la gestion des bien de la commune. Présentés devant le procureur de la République, trois mis en cause ont été mis en liberté provisoire et sept autres sous contrôle judiciaire. 23 gangs démantelés en sept mois A noter, par ailleurs, que les éléments du groupement de gendarmerie d'Oran ont démantelé durant les sept premiers mois de l'année, 23 associations de malfaiteurs spécialisées surtout dans les agressions, les vols et le faux et usage de faux. 96 malfaiteurs organisés en bandes ont été arrêtés dans la capitale de l'Ouest, laquelle s'est débarrassée ces dernières années de l'étiquette de capitale du crime mais qui reste victime de plusieurs formes de criminalité et de délinquance notamment en ce qui concerne les atteintes aux biens, aux personnes et aux bonnes mœurs. En effet, les services de la Gendarmerie nationale, qui assurent actuellement un taux de couverture de 80,77% dans la wilaya d'Oran, ont enregistré durant l'année en cours 1 337 affaires de criminalité engendrant l'arrestation de 1 440 personnes dont 33 femmes et 51 mineurs. Il s'agit, entre autres, de 129 affaires de détention et consommation de drogue impliquant 165 délinquants, et la saisie de plus d'un kilogramme de kif destiné à la consommation ainsi que 1 824 comprimés psychotropes. Le bilan de l'année indique 39 affaires de faux et usage de faux impliquant 40 personnes, 15 affaires de trafic de véhicules impliquant 29 personnes, 60 affaires de véhicules recherchés dont 11 ont été récupérés suite au démantèlement de trois réseaux de trafic de véhicules. Pour ce qui est des opérations coup-de-poing que le groupement de gendarmerie d'Oran effectue en moyenne quatre fois par mois, la dernière, qui a eu lieu les mardi et mercredi derniers, a vu la mobilisation de plus de 480 hommes et 109 véhicules. Elle s'est soldée par l'identification de 1 479 personnes et 111 véhicules dont 10 se sont avérés recherchés, l'arrestation de 15 personnes impliquées dans différentes affaires de criminalité, et la saisie de cinq automobiles et cinq motocyclettes ainsi que quelques armes blanches détenues par les délinquants. De notre envoyée spéciale à Oran, Radia Zerrouki Voir sur Internet