, A son arrivée à Alger, dimanche, la secrétaire d'Etat française chargée du Commerce extérieur, Mme Idrac, a indiqué que son pays souhaite élargir ses investissements en Algérie, avec des projets «sur lesquels nous pensons que nous pouvons faire du gagnant-gagnant». Terme souvent souligné par les responsables algériens au vu des objectifs escomptés dans toute coopération économique souhaitée par Alger avec ses partenaires étrangers. En déclarant que «nos amis du gouvernement algérien nous disent qu'ils veulent diversifier leur économie, réduire la dépendance du marché algérien vis-à-vis des produits importés», Mme Anne-Marie Idrac reconnaît que «cela est tout à fait normal et tout à fait légitime». Ce qui semble refléter les limites atteintes par la politique de frilosité caractérisant les investissements directs (IDE) français au moment où d'autres investisseurs étrangers font preuve de dynamisme. Cela a été en effet induit par la mise en œuvre par l'Algérie de la politique de diversification de ses partenaires économiques étrangers, soutenue par un potentiel national avéré et une position géostratégique, (Afrique, Bassin méditerranéen et Afrique du Nord). Autre donne qui n'est pas des moindres : l'entrée en force d'économies émergentes, à l'image de celles de l'Inde, du Brésil et de l'Afrique du Sud, pays avec lesquels Alger engage un partenariat économique important, sans compter celui établi avec des pays développés comme l'Allemagne. Mme Idrac s'est entretenue, hier, avec le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, quelques heures avant qu'elle n'anime une conférence de presse portant sur la coopération économique algéro-française et ses perspectives. Des entretiens avec les responsables algériens menant à des perspectives d'accords entre Alger et Paris dans divers secteurs ont eu lieu. A ce propos, la responsable française a déclaré qu'«il y a de nombreux partenariats, l'idée est de les faire vivre de manière pragmatique». «Quel meilleur moyen de réduire les importations que de développer sur place les industries de ciment, pharmaceutiques, sucrières, de matériel de transport, de l'emballage pour les produits agroalimentaires...» dira en substance Mme Idarc. Par ailleurs, s'il est question d'un accord avec le Groupe Alstom pour la réalisation à Oran d'une unité de montage de locomotives de tramway, Cristal-Union envisage, lui, la construction d'une raffinerie de sucre avec un partenaire algérien privé. La construction d'une usine de médicaments de Sanofi-Aventis, partenaire de Saidal, est aussi à l'ordre du jour, alors que Jacques Chauvet, du groupe Renault, présent depuis 1998 en Algérie, vient d'exprimer le souhait de développer un projet de production de pièces de rechange. Mme Idrac était accompagnée, pour rappel, d'une importante délégation économique, comprenant le président de la Chambre de commerce et d'industrie de Paris, le représentant du Medef et des responsables des sociétés Total, Lafarge, Saint-Gobain, Cristal Union, Sanofi-Aventis et Alstom. De son côté, M. Benbada, ministre du Commerce, a soutenu pour sa part que «les IDE français en Algérie demeuraient très modestes et restaient concentrés dans le secteur des services». «D'autres créneaux, tels les industries manufacturières, la construction, les infrastructures de base et le tourisme, devraient pouvoir être investis sur la base d'un partenariat gagnant-gagnant», a-t-il indiqué. Par ailleurs, un forum est prévu au courant du premier semestre de l'année prochaine, selon la secrétaire d'Etat française qui a achevé, hier, sa visite de deux jours à Alger.