Le chef des indépendantistes flamands a présenté dimanche une nouvelle proposition de compromis pour réformer les institutions belges, qui apparaît comme l'ultime chance de sortir le pays de la crise politique dans laquelle il est englué depuis plus de trois ans. Missionné par le roi Albert II pour tenter de trouver une issue au blocage actuel, Bart De Wever, président de la Nouvelle Alliance Flamande (N-VA), a transmis ce texte de 50 pages aux sept partis politiques néerlandophones et francophones qui tentent en vain depuis quatre mois de former un gouvernement. Il attend leur réponse d'ici lundi midi, afin de pouvoir rendre ses conclusions au souverain le même jour. M. De Wever a prévenu que son compromis résultait d'«un équilibre précaire» et que «celles ou ceux qui veulent toucher aux fondements risquent de faire s'écrouler le château de cartes». Autrement dit, une offre à prendre ou à laisser. Or, le premier parti francophone à réagir, le mouvement centriste CDH, s'est montré d'emblée critique, augurant mal de la suite. Il a qualifié le document de «contribution personnelle présentant, hélas, une position unilatérale peu susceptible sur de nombreux points de rapprocher les points de vue». L'offre sur la table prévoit d'abord une autonomie financière nettement accrue des régions, allant dans le sens de l'autonomie renforcée réclamée par la Flandre, la partie néerlandophone et majoritaire du pays (60 % de la population). Elle prévoit de laisser les régions (Flandre, Wallonie et Bruxelles) gérer elles-mêmes «environ 45 % des recette totales de l'impôt» sur le revenu dans le pays, soit 16 milliards d'euros au total, la Flandre héritant de la plus grosse part du gâteau (10 milliards d'euros). Concernant l'épineux dossier de l'arrondissement électoral et judiciaire bilingue de Bruxelles-Hal-Vilvorde, dit «BHV», M. De Wever demande sa scission, réclamée par les partis flamands depuis des années.