Le président sahraoui et secrétaire général du Front Polisario a souligné que «Mohammed VI a donné le feu vert, dans son dernier discours, à son armée et aux forces de sécurité marocaines, tous corps confondus, pour mener l'attaque meurtrière contre les civils sahraouis du camp de Gdeim Izizk». Invité au Forum du quotidien national Echourouk, le président sahraoui, tout en évoquant le processus de la lutte pacifique des Sahraouis depuis le 5 mai 2005 dans les territoires occupés, il rend hommage aux morts, blessés, disparus et aux prisonniers. «La détermination du peuple sahraoui à faire valoir son droit à l'autodétermination est irréversible», soutient Mohamed Abdelaziz en présence d'une assistance nombreuse représentant la société civile algérienne à l'image de Mahrez Lamari, des jeunes de la communauté estudiantine sahraouie en Algérie, et des personnalités algériennes, MM. Rahabi, Bouguetaya, Mme Benhabyles. Le président sahraoui a appelé l'institution onusienne «à assumer ses responsabilités engagées» pour la décolonisation du Sahara Occidental. Un appel significatif au vu de la conjoncture actuelle. Pour le président sahraoui, si Mohammed VI a demandé à l'ONU d'identifier la partie bloquant l'avènement d'une solution au conflit qui l'oppose au Front Polisario, «ceci n'est qu'une manœuvre pour miner la réunion de Manhasset». Le roi dans son expédition punitive contre les civils sahraouis du camp de Gdeim Izizk espérait voir le Front Polisario se retirer de la réunion informelle initiée par M. Ross et faire taire les Sahraouis des territoires occupés. Encore une fois, le royaume chérifien vient de dévoiler au grand jour, à travers ces évènements tragiques, qu'«il est à l'origine du statu quo et réaffirme par la même occasion sa volonté de se soustraire à la légalité internationale». Le président sahraoui s'est aussi indigné par «la timidité» enregistrée dans les déclarations des responsables onusiens et autres, relatives «aux massacres avérés de l'occupant marocain contre le camp de la liberté de Gdeim Izizk». Propos à l'adresse sûrement du gouvernement espagnol, qui, par le biais de son ministre des Affaires étrangères, a soutenu qu'il compte s'enquérir de la réalité des évènements survenus au camp érigé par les Sahraouis des territoires occupés. La responsabilité historique et juridique de l'Espagne, en tant qu'ancienne puissance coloniale du Sahara Occidental, est totale. A la question sur la responsabilité de Madrid dans le massacre perpétré par Rabat, le président sahraouis déclare que «la responsabilité de l'Espagne est tout autant vue que l'invasion marocaine de nos territoires en 1975 faisait suite aux accords de Madrid». «L'ONU est plus qu'avant interpellée à assurer la protection des Sahraouis des territoires occupés», a clamé le président sahraoui, d'autant plus que Rabat défie la communauté internationale et piétine le droit. Rappelons que la réunion informelle entre Rabat et le Front Polisario à Manhassset a débouché sur d'éventuels autres réunions informelles en décembre prochain.