AYOUN - Un jeune sahraoui, Babi Mahmoud Gargar, a trouvé la mort lundi et des dizaines ont été blessés lors des manifestations pacifiques déclenchées par les Sahraouis au moment où les forces armées marocaines démantelaient le camp de Gdeim Izizk, a indiqué une source officielle sahraouie. La même source, citée par l'agence de presse sahraouie SPS, précise que des "dizaines de blessés", dont des cas graves, ont été enregistrés parmi les manifestants sahraouis, sortis dans les rues de plusieurs quartiers populaires de la ville occupée El-Ayoun pour dénoncer l'attaque matinale contre le camp de Gdeim Izizk.Des témoins oculaires ont affirmé à l'agence sahraouie de presse que "les forces marocaines ont utilisé des balles réelles contre les manifestants", ajoutant que le nombre de morts "peu s'alourdir". Les forces de sécurité marocaines, soutenues par les forces armées, ont pénétré en force, à l'aube de lundi, le camp de Gdeim Izizk et l'ont mis à sac en utilisant des bombes lacrymogènes balancées par des hélicoptères et des jets d'eau de citernes à l'heure où les 25.000 personnes dormaient encore dans ce camp sit-in, dressé depuis le 9 octobre dernier, à 12 km à l'est de la capitale sahraouie occupée, rappelle SPS. Les Sahraouis de ce "camp de la liberté" ont été forcés par l'armée marocaine à se diriger par groupe vers la ville occupée d'El-Ayoun, a indiqué par ailleurs un communiqué du ministère des Territoires occupés et des Communautés sahraouies établies à l'étranger. "Les blessés sont nombreux, alors que le bilan des morts demeure inconnu", a ajouté la même source. Dans la ville occupée d'El-Ayoun "plusieurs manifestations ont été déclenchées donnant lieu à des affrontements entre les manifestants et l'armée marocaine qui a tiré sur les manifestants sans défense", précise-t-on de même source. La même source a fait état de plusieurs blessés, lors de ces affrontements, dont un jeune Sahraoui a été grièvement blessé par balle.