Le patron des services secrets égyptiens, le général Omar Soliman, a été désigné hier après midi Vice-président de la République égyptienne. Il a prêté aussitôt serment sous le feu de l'urgence et des manifestations qui ont ébranlé hier encore l'Egypte. Dans la foulée, le général Ahmad Chafic, ministre de l'Aviation a été chargé, pour sa part, de former un gouvernement en vertu d'un décret signé le jour même par le président Hosni Moubarak. Ces nominations sont différemment interprétées. Considéré comme un ténor dans les hautes sphères du pouvoir égyptien, Omar Soliman serait, dit-on, le seul dans l'entourage de Hosni Moubarak à pouvoir lui dire «non !». Ceci dit, les analyses divergent. Certains redoutent, ainsi, un durcissement du régime égyptien alors que pour d'autres cette désignation - première du genre en 30 ans de règne sans partage- indique que le vent a, bel et bien, tourné pour le clan Moubarak dont on dit qu'une partie de la famille a déjà quitté le pays. Une chose est néanmoins sûre, la «solution à l'américaine» se précise de jour en jour. Une transition «à moindre frais» qui devrait commencer dès la prise de fonction du général Omar Soliman, né un 2 juillet 1935 à Quena, au nord de Louxor. Omar Soliman était jusque-là ministre sans portefeuille et chef du tout puissant Jihaz al-Mukhabarat al-Aâmma, le service de renseignements égyptien, et ce depuis 1993. C'est dire l'expérience accumulée par ce responsable sécuritaire réputé pour sa lutte implacable contre le terrorisme islamiste. On dit de lui que c'est la véritable cheville ouvrière dans le processus de paix au Proche-Orient. Même si ses efforts de médiation n'ont pas eu de résultats probants, il a eu, tout de même, à côtoyer, à ce titre, tous les acteurs impliqués dans les négociations israélo-palestiniennes. Ce qui lui vaut, malgré ses fonctions, une aura internationale. Il était, d'ailleurs, pressenti par plusieurs chancelleries occidentales comme l'un des candidats potentiels à la succession du raïs égyptien qui semble préparer sa succession, sous l'œil vigilant, de la Maison-Blanche.