Ils souhaitent que leur nom de famille ne figure pas dans les journaux qui rapportent l'information. Nous respectons ce vœu. Nous ne citerons pas le nom de la famille. La commune de résidence est Birrine qui se trouve à 135 km au nord du chef-lieu de wilaya, c'est son village de résidence. Il est âgé de 26 ans et il vient de se marier. Il est hébergé avec sa femme dans le domicile parental. Le jeune couple est totalement pris en charge par les parents. Le jeune homme venait de s'inscrire sur la liste des bénéficiaires d'une allocation chômage de 6 000 DA au niveau de l'APC, tout comme l'ensemble des jeunes de sa commune et d'autres villages de toutes les daïras. Vers neuf heurs trente du matin, le jeune homme se présente au siège de la mairie de Birrine, il demande à être reçu par le maire, et il le fut. Il demande où en est sa demande d'emploi ou de prise en charge par un organisme. Selon les informations recueillies par les confrères qui se déplacés sur les lieux, il a été informé que son nom autant que plusieurs autres noms des jeunes chômeurs de la localité figurent sur la liste des bénéficiaires de la fameuse allocation DAIP. Faisant probablement qu'à sa tête, il s'asperge de mazout et met le feu et commence à crier de douleurs. Une fumée noire se dégage, selon les témoins oculaires, elle est mêlée à l'odeur de la chaire humaine brûlée. Les agents de la mairie se précipitent pour étouffer les flammes et sauver l'enfant du village. Il est tard, même trop tard. Le jeune homme est brûlé au second degré, au visage, aux mains, selon les premières informations que nous avions recueillies auprès des confrères présents sur les lieux. Il a été transporté vers la nouvelle polyclinique ensuite vers l'hôpital d'Aïn Ouassara par les agents de la Protection civile de la daïra de Birrine. Ce n'est pas le premier cas de tentative de suicide ou de suicide dans la société algérienne. Espérons que les jeunes prennent conscience comme ce jeune dira en s'adressant aux passants et aux agents de l'ordre public : «Je ne m'immole pas par le feu, je ne partirai pas en harraga, je ne laisserai pas ma place vide pour vous je reste ici et je brûle des pneus, moi je brûle des pneus et je ne m'immole pas. Je reste ici, je reste ici je comble ma place et ne la laisse pas de vide.» La réaction ne s'est pas fait attendre, une femme drapée d'un haïk lance des you-yous. L'émotion des badauds était à son comble. L'un des passants nous lancera pourvu que tous les jeunes soient comme celui-ci, en indiquant le jeune rebelle. Ce comportement comme celui des parents du jeune immolé scandalise tout le monde. Sauf qu'aucun d'eux n'a le courage de dénoncer cette forme de revendication. Les imams ont adroitement et maladroitement évoqué le sujet mais tous ils se sont référés à un événement qui a eu lieu durant la vie de notre prophète Mohamed lors de l'enterrement d'un suicidé, il avait refusé de conduire la prière funèbre. Dans certaines villes notamment au sud et en particulier à Ouargla où les règles de la religion musulmane sont strictement respectées, les mouchrikines ne sont pas enterrés au milieu des croyants. Le suicidé est considéré mouchrik, il ne doit être enseveli que par quatre personnes et à l'écart des sépultures des croyants et à l'opposé des tombes des bébés.