Deux adolescents, l'un à Oran et l'autre à Souk Ahras, sont morts, hier, dans des circonstances dramatiques mais quasi-identiques. Même si des centaines de kilomètres les séparent, ils ont eu le même destin. Un destin qui a fait qu'ils ont été, tous les deux, victimes de coups à l'arme blanche, l'oeuvre d'adolescents comme eux, des collégiens en l'occurrence. Autre point commun, les deux drames se sont produits aux alentours immédiats d'établissements scolaires. A Oran, le crime a eu pour théâtre le quartier des Amandiers, à la périphérie ouest de la ville. Un adolescent a succombé à ses blessures, devant le regard effaré des riverains et des élèves du CEM Zaki Saïd, après avoir été mortellement poignardé au thorax par un jeune collégien. Le crime qui a mis en émoi l'ensemble des habitants du quartier s'est produit aux environs de 10h45, à quelques mètres seulement de l'entrée de l'établissement où l'auteur présumé, le dénommé, M. Mohamed, âgé de 16 ans est justement scolarisé en 3e année moyenne. Il a été arrêté par la police deux heures seulement après son forfait sur les hauteurs du quartier Les Amandiers. Un acte de violence extrême qui a répandu l'effroi parmi les enseignants et les élèves de l'établissement en pleine période des compositions. La victime, un adolescent répondant aux initiales G.S.H, âgé de 17 ans, est quant à lui un ancien élève du même établissement. «Après une brève altercation physique, l'auteur présumé du crime sortit un couteau et asséna à sa victime un coup en pleine poitrine. Grièvement blessée, la victime courut une centaine de mètre avant de s'écrouler à proximité d'un magasin d'alimentation générale», racontent des témoins rencontrés sur place. Le temps que l'ambulance de la protection civile arrive sur les lieux, il était déjà trop tard. Le décès du jeune adolescent est formellement constaté au service des urgences du CHU d'Oran, avant que sa dépouille ne soit déposée au service de médecine légale où elle doit subir une autopsie dans le cadre de l'enquête qui a été ouverte par la sûreté urbaine du quartier Les Amandiers. A Souk Ahras, et à quelques détails près, c'est quasiment le même scénario. Un collégien qui porte un coup de couteau mortel à un autre adolescent, à proximité du CEM Djilali Liabès, situé sur les hauteurs de la cité des 1.700 logements. La victime, Hichem, 18 ans, a reçu deux coups de couteau à la poitrine qui lui ont été fatals. Là aussi l'auteur présumé est un collégien et le drame s'est produit après une dispute. Une étude réalisée par le département de Benbouzid sur le phénomène de la violence à l'école entre 2001 et 2007 a démontré la recrudescence de celle-ci dans les différents cycles scolaires, notamment dans les CEM. Selon cette étude, et rien que durant l'année scolaire 2006-2007, plus de 59.000 cas de violence ont été enregistrés dont 12.000 cas de violence physique avec 342 cas de port d'arme, et ce, dans les 3 cycles scolaires. Le 29 janvier dernier, le ministre de l'Education nationale, M. Boubekeur Benbouzid avait affirmé, lors d'une intervention à la radio nationale, que la violence scolaire «n'est pas le produit de l'école», estimant que cette dernière était, elle-même, «victime» de cette violence. Pour le ministre, l'école est elle-même victime de cette violence, parce qu'elle «n'est pas un lieu clos» dans la société. «Cette violence, nous la constatons, de plus en plus, dans nos établissements: elle est le fait d'élèves entre eux, d'enseignants vis-à-vis des élèves, des enseignants entre eux, de l'administration vis-à-vis des élèves», a-t-il relevé signalant que c'est un phénomène qui est «de plus en plus répandu dans le monde». M. Benbouzid, qui avait admis que ce phénomène «commence à prendre de l'ampleur chez nous, ces derniers temps», avait souligné que le ministère de l'Education nationale et la société, dans son ensemble, «doivent s'en inquiéter».