L'ex-directeur de l'agence du CPA de Béni-Saf a été condamné à une peine de 8 années de prison ferme, assortie d'une amende de 80.000 dinars. Le verdict est tombé ce lundi au bout d'une semaine de suspense. Le jugement avait été mis en délibéré à l'issue d'un procès marathon qui eut lieu et duré toute la nuit du mardi au mercredi devant le tribunal délictuel de Béni-Saf. Plusieurs griefs étaient retenus contre celui qui était désigné comme le principal accusé, notamment du détournement de fonds privés, de la remise de fonds sans accord de la tutelle et de l'imitation de signature. D'autres peines ont été également prononcées, ce même lundi, à l'encontre de 3 agents de la même agence, impliqués dans la même affaire, qui ont écopé de 3 ans de prison ferme chacun pour notamment non-dénonciation et complicité. Selon l'arrêt de renvoi, l'ex-directeur a détourné des comptes clients qu'il utilisait librement au moyen de chèques falsifiés et de signatures des titulaires imitées. C'est l'insuffisance de gestion et de contrôle qui aura permis l'anarchie constatée et qui a débouché sur un nombre incalculable d'infractions graves commises par l'ex-directeur. Et de citer les octrois bancaires sans dossiers finalisés ni autres garanties. L'ex-directeur débloquait des crédits sans attendre l'accord de la tutelle (groupe CPA), sauf seulement le sien. Mais de telles pratiques ne pouvaient se faire sans le mutisme des agents impliqués, ni encore avec des moyens de contrôle pas encore performants à l'époque, dixit un des cadres présents à la barre, telle la télé-compensation. Ces agissements ont, selon l'arrêt de renvoi, duré 2 années (jan. 2006-janv. 2008), avant que l'affaire ne soit dévoilée par un client qui avait constaté un trou financier dans son compte bancaire. Pour rappel, le représentant du ministère public avait requis une peine de 10 ans de prison ferme contre l'ex-directeur, 8 autres contre le contrôleur et 7 contre le chef de caisse et le caissier. Une amende d'un million de dinars était réclamée à chacun des 4 prévenus. Les 4 condamnés ont 10 jours pour faire appel.