Avec une température de 37° C sur la majorité des villes et un Ramadan anesthésiant, la rentrée sociale de cette année aura été des plus discrètes possibles. En effet, personne ne pensait, au 1er septembre, sauf peut-être les directeurs des différents établissements scolaires, obligés de rouvrir leurs portes et de signer les PV de reprise. Ailleurs, dans toutes les administrations, sur les chantiers, le Ramadan annihilie tout mouvement et il n'est pas aisé de trouver les employés à leurs postes. Si vous vous rendez dans une administration à 9h, on vous rétorquera que personne n'est arrivé et qu'il faut patienter jusqu'à 10 h. Et si vous venez à 13h c'est à la mosquée du coin que se rendront tous les travailleurs pour ne revenir qu'à 14h et repartir chez eux aussitôt. Il faudra donc attendre l'après-Ramadan pour pouvoir fournir un dossier administratif ou régler une affaire urgente. Dans les marchés, la rentrée scolaire se fait plus présente avec les tabliers bleus, blancs et roses que porteront désormais nos potaches en herbe et qui sont étalés dans tous les coins. Leurs prix varient selon la qualité et selon le commerçant. Vous en trouverez à 250 DA l'unité, à 400 et jusqu'à 1.000 DA pour les meilleurs. Bien sûr, chez le privé, tout marche à merveille puisque, durant ce mois de piété, c'est l'occasion ou jamais de se remplir les poches. Nous avons essayé de connaître l'avis de quelques citoyens concernant la rentrée sociale, et il nous est apparu de prime abord que c'était une question que les gens n'attendaient pas. «Ah! Parce que c'est déjà la rentrée ? Je vous jure que je ne savais même que nous étions déjà le 1er septembre», nous a répondu S. Djamel, un fonctionnaire toujours en vacances. «Tiens, les vacances sont terminées ? Pourtant, il fait toujours très chaud et toutes les institutions tournent au ralenti, je ne me suis pas rendue compte que c'était déjà le 1er septembre», fut aussi la réponse de Mlle Radia, une jeune étudiante en médecine. Amar, un directeur d'école primaire nous rétorqua : «ne m'en parlez pas, tout le monde est encore en congé alors que nous avons repris notre travail aujourd'hui et, déjà, il y a tout les problèmes du monde qui nous tombent sur la tête». Et c'est ainsi avec tous ceux que nous avons approchés : ou bien ils ne savent même pas que c'est déjà la rentrée, ou bien ils pestent que leur fonction les oblige à travailler alors que tous les autres sont en vacances. Enfin, puisque c'est ainsi, vivement l'après-Ramadan pour que nous puissions travailler à l'aise !