L'affaissement des cours du brut a provoqué une baisse de moitié des recettes pétrolières algériennes pour les neuf premiers mois de l'année. Un peu plus de 31 milliards de dollars de recettes d'hydrocarbures ont été réalisés au cours des neuf premiers mois de l'année par le groupe Sonatrach, a annoncé hier le patron du groupe, M. Mohamed Meziane. L'annonce de ce chiffre d'affaires, moindre par rapport à celui engrangé en 2008 à la même période (63 Mds de dollars), intervient dans un climat plutôt optimiste qui prévaut actuellement sur les marchés internationaux avec une remontée des cours de l'or noir. Mais, la baisse des cours en 2009 devra provoquer une baisse des recettes pétrolières de l'Algérie en 2009, a laissé entendre le PDG de Sonatrach, selon lequel le niveau prévu des recettes pétrolières sera de l'ordre de 40 Mds de dollars. «Cet objectif sera toutefois plutôt proche de celui réalisé en 2007, car 2008 restera une année exceptionnelle en terme de prix qui ont culminé à plus de 147 dollars le baril en juillet», a rappelé M. Meziane. L'optimisme des responsables de la société nationale des hydrocarbures est en fait à lier avec une bonne reprise, sur les marchés, des cours pétroliers, adossés à des informations portant sur la consolidation de la reprise économique dans les principales zones de croissance (Etats-Unis, Chine, Asie du Sud-Est). Hier, les prix du brut étaient en légère baisse par rapport aux niveaux de clôture vendredi, mais il reste que le baril de brut est toujours vendu autour des 78 dollars sur les marchés américain, européen et asiatique. Vendredi, il avait même clôturé sur des plus hauts jamais atteints depuis le début de l'année, poussé certes à la hausse par un flottement du dollar sur le marché des changes. En sept séances consécutives de hausse, les cours de l'or noir ont bondi de plus de 10%, soit de huit dollars le baril, pour évoluer à leur plus haut depuis le début de l'année. Un record ! Selon des analystes de marchés, le bond du pétrole a été facilité par le recul du dollar, tombé à des plus bas depuis 14 mois ces derniers jours face à l'euro et contre un panier de devises de référence. A la clôture vendredi sur le marché des changes, l'euro se situait à quelques encablures du seuil de 1,50 dollar, et à 1,4967 dollar, il était à son plus haut niveau depuis quatorze mois. Et les experts le voient déjà atteindre rapidement le seuil de 1,51 dollar, voire 1,55 en raison de l'optimisme des investisseurs sur la reprise aux Etats-Unis et en Chine, qui les incite à prendre des risques en investissant hors des Etats-Unis. Mais, hier, l'euro s'effritait face au billet vert, revenant vers une parité de 1,48 dans les premiers échanges interbancaires. Pour autant, les investisseurs, en quête de bonnes nouvelles, se sont ainsi rabattus sur le pétrole en effectuant des achats massifs qui ont porté le cours de l'or noir à ses plus hauts niveaux, même si la conjoncture économique reste encore morose. Pour les pays producteurs, il s'agit également d'une bonne nouvelle, avec la hausse successive sur cinq jours des cours du brut, qui approchent les 80 dollars/baril. Et, dans le lot des pays producteurs, l'Algérie est grand bénéficiaire de cette reprise des prix pétroliers, et devrait engranger des recettes d'hydrocarbures un peu plus consistantes que prévu par le PDG de Sonatrach.
