- «Tchu» n'a rien compris. L'ingénieur, il aimait la secrétaire, mais elle ne l'aimait pas parce qu'il était pauvre. Une fois qu'elle a épousé le patron, elle a su qu'il était marié et qu'il avait de grands enfants. «Echah», elle pensait faire une affaire. - Viraou ouella mazal ?. C'était un de leurs collègues qui passait par là. - On frappe d'abord à la porte avant d'entrer, monsieur, lui répond Zogha. Zogha, comme elle aimait être appelée, s'habillait à la dernière mode : jupe courte ou collant moulant, sauf qu'elle paraissait chaque fois mal maquillée. - Oui, mais l'ingénieur, il s'est marié «zkara» avec la fille du gardien. - Si tu voyais Papi, quand le gardien a été renvoyé, il a eu les larmes aux yeux. Il m'a «fondju» le coeur... Allo ! Ouach raki ?... Oui, je sais et je m'excuse... C'est promis, «lundji», dès qu'on encaisse, je t'envoie l'argent de la jupe... Ah bon «jaboulek ?». Alors ne m'oublie pas, tu me la passes, juste je l'écoute et je te la rends... Non monsieur, contactez le département du personnel ! Et elle raccroche le téléphone. Vous devinez que son chef de service était rentré. Une fois sorti, sa collègue sort son hebdo tout en couleurs. - Regarde ce qu'il est beau Ragheb ! - «Alama», comme son nom l'indique... - Walid Tewfik est plus mignon et moins efféminé, mais moi c'est feu Hasni qui me fait craquer. Quand j'entends ses chansons, « galbi yatfettete ». - Moi, le raï, dit Zogha en claquant son chewing-gum comme des castagnettes, si Papi trouve une cassette à la maison, « idirli saâdi fi yeddi ». C'est bientôt la fin de journée. Zogha va aux toilettes (accompagnée de sa copine pour faire le guet). Elle se démaquille et enfile sa djellaba. Car Papi était moderne, mais il faut éviter « techrak el-foum » des voisins.