De temps en temps, l'un de ses compagnons demandait : "O Messager de Dieu (sallallâhou 'alayhi wa sallam), qui aimes-tu le plus au monde ?" Il ne donnait jamais la même réponse à cette question car il ressentait un grand amour pour ses filles et leurs enfants, pour Abu Bakr, pour Ali, pour Zayd et son fils Usamah. Mais de ses épouses, la seule qu'il nommait était Aicha (radhyallâhou'anha). Elle l'aimait aussi beaucoup en retour, et voulait souvent être rassurée quant à son amour pour elle. Une fois elle lui demanda "Comment est ton amour pour moi ?". Il lui répondit : "Comme le n?ud de la corde", voulant ainsi dire qu'il était fort et sûr. A maintes reprises ensuite elle lui demanda comment était le n?ud, il lui répondait : "Alâ haaliha - de la même façon?" Ainsi aimait-elle le Prophète (sallallâhou 'alayhi wa sallam), et son amour était "jaloux" ; elle ne pouvait supporter l'idée que les attentions du Prophète (sallallâhou 'alayhi wa sallam) puissent être données à d'autres plus qu'elle ne jugeait suffisant. Elle lui demanda : "O Messager de Dieu (sallallâhou 'alayhi wa sallam), parle-moi de toi-même. Si tu étais entre les deux pentes d'une vallée dont l'une avait été donnée en pâture tandis que l'autre ne l'avait jamais été, laquelle choisirais-tu pour faire paître ton troupeau ?" "Sur celle qui n'a jamais été donnée en pâture", répondit-il. Elle dit : "?Et bien je ne suis pas comme tes autres épouses, chacune d'elle avait déjà été mariée sauf moi." Le Prophète (sallallâhou 'alayhi wa sallam) sourit et ne dit rien. De sa jalousie Aicha dit des années plus tard : Je n'étais jalouse d'aucune autre épouse du Prophète (sallallâhou 'alayhi wa sallam) comme je l'ai été de Khadîdja (radhyallâhou'anha) parce qu'il faisait constamment allusion à elle, et parce que Dieu lui avait ordonné d'annoncer à celle-ci la bonne nouvelle d'une demeure au Paradis faite de pierres précieuses. Et chaque fois qu'il sacrifiait un mouton, il en envoyait un beau morceau à celles qui avaient été ses amies intimes. Plusieurs fois je lui dis : "C'est comme s'il n'y avait eu d'autres femmes au monde que Khadîdja." Une fois, alors qu'Aicha (radhyallâhou'anha) s'était plaint et avait demandé à son époux pourquoi il parlait tant d'une "vieille femme Qouraïchite" (elle faisait par là allusion àKhadîdja), le Prophète (sallallâhou 'alayhi wa sallam) fut blessé et lui dit : "Elle fut l'épouse qui a cru en moi quand d'autres m'ont rejeté. Quand les gens m'accusaient de mentir, elle a affirmé ma sincérité. Quand j'ai été abandonné, elle a dépensé sa richesse pour soulager le poids de ma douleur." (à suivre...)