Les Egyptiens ont interdit à la compagnie Air Algérie de transporter les supporters algériens présents au Caire directement vers la capitale, Khartoum. Passés à tabac par les Egyptiens à leur sortie du stade jusqu'à en faire plusieurs blessés (on parle même de trois morts, une information non confirmée à l'heure où nous mettons sous presse), les supporters algériens qui se sont déplacés au Caire pour suivre la rencontre footballistique Egypte-Algérie ont voulu aller directement de la capitale égyptienne à Khartoum, pour être présents mercredi prochain, le jour du match décisif Algérie-Egypte comptant pour les éliminatoires de la Coupe du monde 2010. Manque de pot mais plus mauvaise foi des autorités égyptiennes, ils en ont été empêchés. « Les autorités égyptiennes ont refusé qu'Air Algérie prennent les supporters algériens directement du Caire à Khartoum», a affirmé hier le Président-Directeur général de la compagnie nationale. Abdelwahid Bouabdellah a précisé que « nous n'avons pas d'accord de 5ème liberté avec les Egyptiens, mais ils auraient pu nous autoriser à le faire, si c'était nous, on aurait accepté pour eux». L'accord de 5ème liberté signifie un bon vouloir des autorités à accorder une faveur à la partie qui introduit une demande de vol. Il est évident qu'après toutes les graves dérives et «les embuscades» mûrement fomentées contre les Algériens par les Egyptiens et sur lesquelles les responsables politiques ont fermé les yeux, l'Algérie n'avait pas à espérer une telle faveur. Le PDG d'Air Algérie affirme qu'un premier vol charter avec à son bord 150 Algériens est arrivé hier dans la journée du Caire à Alger. Les autorités algériennes se devaient donc de réfléchir à comment organiser le déplacement des supporters des Verts sur Khartoum à partir d'Alger. «C'est une opération qu'on a commencé dès l'annonce du résultat du match. C'est une opération très complexe, on a surmonté toutes les difficultés grâce à notre équipe qui a travaillé toute la nuit», a déclaré le PDG d'Air Algérie au cours d'un point de presse qu'il a animé hier au siège de la direction générale de la compagnie aérienne. Bouabdellah a précisé que le montage de ce programme de vol s'est fait sur demande du président de la République qui a tenu à ce que des avions soient affrétés à cet effet. Les autorités algériennes se sont aussi entendues avec des Soudanais pour assurer aux supporters de l'équipe nationale, une gratuité du visa d'entrée à Khartoum et une gratuité du billet pour le stade. Le problème est que jusqu'à hier, les responsables soudanais n'avaient accordé que 4.000 places de stade pour les Algériens. «Le billet du stade est gratuit, certes mais jusqu'à cette heure-ci, on nous dit qu'on n'aura que 4.000 places, ça peut aller peut-être jusqu'à 5.000», dit Bouabdellah. Il énumère deux possibilités pour l'obtention du visa soudanais «soit à l'aéroport de Khartoum ou alors à l'ambassade du Soudan à Alger». Air Algérie a, cependant, une capacité de transport, selon son PDG, de 7.500 sièges qui souligne que «nous sommes disposés à travailler, nos équipes qui étaient en congé ont été rappelées, parce que sans nos pilotes, on ne pouvait pas dégager ces capacités». Le prix du billet variera entre 20 000 et 24 000 dinars alors que son prix normal est de 90 000 DA. «Dès ce matin, nous avons appelé nos sponsors qui ont accepté de nous aider, on a eu l'accord de Mobi One, Algérie Telecoms, Mobilis, Nedjma, ERTHB, Tahkout », fait savoir le PDG d'Air Algérie qui indique que «la liste des sponsors n'est pas encore arrêtée, on saura après peut-être et le billet pourrait être cédé à 15 000. La priorité de la vente va aux agences qui ont l'habitude d'organiser ce genre de voyage, nous, on peut envoyer un avion dès ce soir minuit (hier ndrl)». Selon lui, l'agence Numidia vend déjà le billet d'avion à 15 000 DA. Il tient à souligner que la gratuité du billet n'est pas du tout prévue. Il tenait à mettre un terme à la folle rumeur d'un billet cédé à 2.000 DA, qui a plongé Alger dans une hystérie terrifiante. « Je suis une société commerciale, je voudrais le faire gratuitement mais qui va me payer ?», interroge Bouabdellah. A ceux qui estiment que la présidence de la République devrait le faire, il répond «la présidence a assez fait, elle a pris en charge les frais du visa et du billet de stade ». Pour ce qui est de la sécurité des Algériens à Khartoum, Bouabdellah a affirmé que «la DGSN envoie aussi un contingent de policiers». Combien d'hommes ? interroge les journalistes. «Suffisamment pour remplir un avion». La compagnie a prévu de réserver 30 avions pour le déplacement des Algériens vers Khartoum. «Une dizaine de vols charters doit se faire aujourd'hui à partir d'Alger et Constantine. Nous attendons les autorisations de vol qui tardent à venir», dit le PDG d'Air Algérie.
