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Jeu égal dans les tribunes, l'essentiel se fera sur le terrain: L'emblème national envahit les rues de la capitale oudanaise hartoum vibre sous «One, two, three, viva l'Algérie»
Quelque 10.000 supporters algériens sont attendus ici à Khartoum pour soutenir les Verts dans leur match d'appui face à l'Egypte. La capitale soudanaise vit, depuis lundi matin, au rythme des klaxons et des chants des supporters algériens qui arrivent par centaines toutes les deux ou trois heures à l'Aéroport international de Khartoum. Bizarrement, les supporters égyptiens, dont le pays est frontalier du Soudan, se font très discrets. Une trentaine d'avions devraient assurer le déplacement des supporters de l'équipe nationale qui ont afflué par milliers dès dimanche soir vers les agences d'Air Algérie pour s'assurer le «ticket gagnant» les emmenant vers Khartoum. Les premiers arrivés ici ont décollé le lundi 16 novembre vers 2h du matin de l'aéroport Houari Boumedienne pour arriver a Khartoum vers 9h du matin heure locale. Les 14 dessertes prévues pour la journée du lundi (17 autres étaient programmés pour le lendemain) ont commencé à prendre l'envol vers 11h du matin. A notre arrivée (vol de 17h GMT+1) vers minuit heure locale, l'ambiance aussi bien à l'aéroport que dans les rues de Khartoum était très algérienne. Le drapeau national arboré par les supporters algériens et les Soudanais, dont une majorité ne cache pas son soutien à l'équipe de Saadane dont ils espèrent la victoire ce mercredi au stade Al-Marrikh. C'est, en tout cas, le souhait de plusieurs Soudanais, et particulièrement des supporters des clubs locaux d'Al-Marrikh et d'Al-Hilal. «Les Soudanais soutiennent le football propre. Et votre équipe nationale a un jeu agréable et très technique», commente un jeune étudiant en première année comptabilité à l'Université internationale du Soudan. Mohamed Kamal regrette l'accueil infligé à l'équipe nationale par les Egyptiens, le 14 novembre dernier. Et, comme pour nous rassurer, il nous rappelle qu'en 2007, «l'équipe d'Al-Hilal avait été reçue de manière inamicale par Al-Ahly d'Egypte pour mettre la pression sur nos joueurs, et les battre 2 à 0». «Mais, ajoute-t-il, lors du match retour, Al-Hilal s'est imposé par 3 à 0, sans que nous soyons obligés de leur rendre le même accueil». Nous avons rencontré Mohamed Kamal, mardi matin, dans notre chemin vers l'ambassade algérienne à Khartoum alors qu'il allait chercher le drapeau algérien «pour le jour du match». Des supporters y étaient déjà pour s'enquérir des tickets du stade. Jusque tard dans l'après-midi d'hier, soit a peine 24 heures avant le match, les supporters égyptiens se faisaient très discrets. Très peu de voitures, de cortèges ou de drapeaux égyptiens. Les quelques rares cas observés durant la journée de mardi, étaient limités à des endroits particuliers de la ville où se trouvent des membres de la communauté égyptienne, autour d'un restaurant par exemple. Certains attribuent cette discrétion à la volonté des supporters égyptiens de ne pas se frotter aux Algériens dont certains avaient assisté au match du Caire et pourraient être tentés par leur rendre la pareille. A ce propos, le ministère de la Jeunesse et des Sports (MJS) qui avait dépêché quelques-uns de ses cadres à l'aéroport Houari Boumedienne d'Alger pour prêcher le fair-play avant, pendant et après le match d'aujourd'hui, et ce quel que soit le résultat. Le même message a été transmis par l'ambassade d'Algérie au Soudan, ainsi que le MJS, El-Hachemi Djiar, qui avait rendu visite, lundi matin, au premier groupe de supporters venu d'Alger, pour s'enquérir des conditions de leur hébergement. Selon un des jeunes rencontrés au «National Camping Residence» (composé d'une cinquantaine de chalets), pour insister, le MJS leur a déclaré : «vous êtes ici pour supporter l'équipe nationale et non pas pour répondre aux provocations des Egyptiens». Il faut dire que parmi ces jeunes, quelques-uns, en particulier ceux qui ont vécu l'enfer du Caire, ne l'entendent pas de cette oreille. «Je ne raterai pas l'occasion de casser la gueule au premier supporter égyptien que je trouverais sur ma route», nous lance un des «rescapés» du Caire. Heureusement, que ce discours ne trouve visiblement pas un écho favorable auprès du reste des supporters. «Je n'ai pas abandonné mon travail, sans même avertir mon patron, et laissé ma voiture dans le parking de l'aéroport d'Alger pour venir me bagarrer. Je suis venu exprimer mon soutien à nos joueurs qui ont fait preuve de professionnalisme depuis le début des éliminatoires, et ont réalisé l'exploit de résister aux pressions extra-sportives des Egyptiens», rétorque un autre supporter. Il se trouve que même parmi les plus favorables à une confrontation avec les Egyptiens, on semble avoir bien reçu le message de fair-play délivré par les responsables algériens. Nous avions, franchement, craint le pire lors du premier face-à-face auquel nous avions assisté entre supporters des deux pays. C'était hier mardi matin, au supermarché de Afra, lorsque, devant un groupe de plusieurs supporters algériens, est apparu un supporter égyptien, isolé, trahi par son accent alors qu'il parlait au téléphone. «Je n'ai pas envie de voir un Egyptien devant moi, ça me rappelle les événements qu'ont vécus les supporters algériens au stade du Caire. Tu vas vite disparaitre de ma vue sinon ça va mal aller pour toi», crie subitement un fan des Verts avant d'être entouré par ses camarades qui l'ont empêché de joindre des actes à ses paroles. Bien qu'isolé devant au moins 5 Algériens, le jeune Egyptien n'a pas subi de violence physique. Et c'est tant mieux. Espérons que les Algériens présents ici à Khartoum continueront à exprimer leur rage par rapport à ce qui s'est passé au Caire dans le cadre strict des slogans favorables aux Verts en les débarrassant de leur côté «guerrier» du genre : «Djeich, Chaab, Maak ya Saadane wel guirra fe Soudan». A ce propos, il faut signaler que l'accusation portée par les medias égyptiens contre les supporters algériens d'avoir cassé des vitres du bus de leur équipe nationale s'est avérée être infondée. En effet, l'incident (que n'ont pas raté les chaînes égyptiennes, contrairement à celui du Caire), qui s'était produit à peine quelques heures après l'arrivée des premiers supporters algériens à Khartoum (à moins de supposer qu'ils connaissent parfaitement cette ville et d'être également au courant du lieu de résidence ou d'entrainement de l'équipe égyptienne), a été l'oeuvre de jeunes Soudanais, selon la télévision nationale du pays. Ces jeunes, qui sont venus de plusieurs régions du pays, dont beaucoup n'avaient pas forcement les moyens de payer les 20.000 DA du prix du billet (subventionné) Alger-Khartoum. On a vu certains d'entre eux solliciter l'aide des passagers de l'Aéroport international d'Alger, et entendu l'un d'eux affirmer avoir vendu son Ipod et emprunté de l'argent pour faire ce déplacement. «Je dispose de 17.300 DA, aidez-moi à compléter la somme pour aller supporter l'équipe nationale», nous lance un jeune qui a quand même pu être du voyage qu'il voulait tellement au point d'oublier d'avertir «laadjouz» qu'il a finalement appelée, mais une fois arrivé au Soudan ! Durant la journée d'hier, l'entourage de l'ambassade d'Algérie ne désemplissait pas des supporters venu s'enquérir des tickets du stade, mais également chercher des nouvelles des joueurs de Saadane, et notamment des blessés. Certains espéraient pouvoir assister à la séance d'entrainement d'hier qui a eu lieu vers 20h30 (locale), correspondant à l'heure du match d'aujourd'hui. A l'heure où nous écrivions ces lignes, nous n'étions pas en mesure de confirmer ou non qu'une autorisation a été accordée aux supporters d'assister à cette séance d'entrainements. Mais, selon un membre de la délégation des Verts, rencontré devant le siège de la Fédération soudanaise de Football pour les formalités d'accréditations, «l'équipe sera au complet». Alors bon vent pour aujourd'hui, et Incha'Allah la victoire !