Chouf, koul chrob, le virtuel ! voilà la télé ! Voilà la société de consommation qui nous ligote. La vie mroubla et nous on s'accroche à des objets, des intérêts qui sont «légers», des petites choses sans grande importance, bref, tout ce qui n'est pas vraiment «sérieux». Ils sont arrivés à nous scotcher à l'écran. Griserie des images. Gaieté de la musique, le contrechamp sur la fille splendide qui présente une marque de café, la tentation du désir, la séduction du luxe, de cette vie magnifiquement légère. Du rêve. Rêver les yeux ouverts. Malgré les horizons fermés. La femme ne pense plus que minceur. Qui veut gagner des millions, fait oublier au retraité l'attente de sa pension. Tout ce qui défile sur l'écran nous met en extase. Koulchi est fait pour qu'on puisse y rester indéfiniment dans notre enfermement imbécile. Quand on sort de chez nous on tombe kifkif nez à nez sur des panneaux avec les mêmes publicités. Autour de nous, les images de la légèreté se dupliquent à l'infini. On n'en sort pas et tout nous y ramène. Aucun effort à faire, il suffit de suivre le mouvement, il y a largement de quoi remplir l'esprit. La vie est légère et facile pour qui a de l'argent. Au fond, le seul problème, c'est de se procurer les moyens d'une vie facile, pour vivre dans l'ébriété légère de la consommation, qui est l'unique modèle social du bonheur. Se procurer de l'argent pour consommer par des voies légales, ou chercher le même conformisme par des voies illégales, finalement revient au même. C'est adhérer à cette vision légère de la vie qui est le lot de la pensée commune. Comment voulez-vous donc qu'il n'y ait pas de harraga. De corrompu et de corruption. Comment voulez-vous valoriser le travail ? Chouf koul chrob la frustration jusqu'au lit. Regardons bien autour de nous. C'est stupéfiant. Jamais une société n'a dépensé autant d'énergie, de ressources intellectuelles, d'argent pour diffuser une manière de vivre légère, sans souci. La vie devient aussi légère qu'une feuille au vent. Sans aucune densité, sans poids. Une agitation superficielle constamment et savamment entretenue pour le bénéfice des marchands d'illusion qui se relaient. Koul, chrob et rgoud surtout et laisse-les diriger. Pendant des mois vous avez été accrochés aux paires de jambes qui courraient derrière un seul ballon, alors qu'il aurait été plus simple de leur donner un ballon chacun. C'est quoi au fait l'opium ?