Les premières factures d'eau envoyées ce premier trimestre 2010 suscitent étonnement et interrogations chez les abonnés de la SEOR. Outre leur nouvelle forme, que la société de l'eau et de l'assainissement d'Oran a voulu «plus explicite», en intégrant de nouvelles rubriques qui «donnent le détail de l'ensemble des redevances à payer par les abonnés», ces nouvelles factures sont «accusées» de contenir «une augmentation à peine déguisée» des tarifs de l'eau et de l'assainissement, même si la SEOR s'en défend, par la voix du département de communication de la société. Car, en effet, l'augmentation des tarifs de l'eau ne peut être opérée que sur décision ministérielle. Il n'est donc pas du ressort des sociétés de l'eau d'augmenter les tarifs de leurs services. Mais comment expliquer les multiples cas de factures salées envoyées durant ce trimestre aux abonnés? Plusieurs abonnés de la SEOR ont été invités, pour ce trimestre, à s'acquitter de sommes nettement plus importantes que celles qu'elles ont l'habitude de payer. Pour les cas les plus extrêmes, ces redevances ont carrément triplé, voire même quadruplé, à priori, sans raison apparente. Fait marquant à souligner: ces factures salées ont concerné tout particulièrement les grands consommateurs. En passant à la loupe ces nouvelles factures, il est certes évident que les prix de l'unité d'eau sont restés les mêmes et sont toujours définis par le même critère du stade de consommation (il y a quatre stades de consommation : moins de 25 m3, entre 26 m3 et 55 m3, entre 56 m3 et 82 m3 et supérieur à 82 m3). Il n'y a eu donc, en apparence, aucun changement qui justifie une facture d'eau plus chère. Sauf peut être, ces nouvelles rubriques qui ont fait leur apparition sur les nouvelles factures. Parmi ces rubriques, celle relative aux tarifs de l'assainissement, lesquels semblent désormais soumis, au même titre que la redevance eau, aux stades de consommation, contrairement aux anciennes factures, qui se limitaient, du moins en apparence, à une taxe d'assainissement fixe de 60 dinars pour l'ensemble des abonnés indépendamment du fait que l'on ait consommé peu ou beaucoup d'eau. Ainsi, et selon les nouvelles factures, les tarifs de l'assainissement sont calculés sur la base de la consommation. Si l'on consomme moins de 25 m3 d'eau, le prix unitaire de l'assainissement est de 2,35 dinars le mètre cube. Si cette consommation d'eau est comprise entre 26 et 56 m3, le prix unitaire de l'assainissement est de 7,64 dinars et si elle est entre 56 m3 et 82 m3, le prix unitaire est de 12,93 dinars. Pour une consommation supérieure à 82 m3, l'abonné doit payer 15, 28 dinars, pour chaque mètre cube d'eau consommé. Mais pour la SEOR, il n'y a pas eu de nouvelles redevances adoptées par la SEOR, même si la présence de nouvelles rubriques le suggère. Pour la société de l'eau et de l'assainissement d'Oran, «cette nouvelle forme de facture ne répond qu'au seul souci d'apporter à l'abonné plus d'explications et de détails sur les redevances qu'il est tenu de payer». Un argument qui reste peu convainquant aux yeux des abonnés, car il n'y a toujours pas d'explication rationnelle aux surcoûts constatés. Y aurait-il alors une autre explication qui pourrait justifier cette hausse des montants des factures? Un manque de maîtrise du nouveau logiciel «OCCAM», nouvellement adopté par le service commercial de la SEOR pour le calcul des nouvelles factures pourrait, en effet, en être une des causes potentielles. Mais pour beaucoup d'abonnés, qui se sont rapprochés des services commerciaux de la SEOR pour protester contre ces factures salées, il s'agirait plutôt «d'une augmentation qui a ciblé la redevance relative à l'assainissement» et que la SEOR aurait instaurée dans le but d'amortir les surcoûts de gestion des stations de traitement des eaux usées.