Le programme de restauration en cours du quartier de Bab El Djabia va bénéficier de l'expertise d'ingénieurs algériens spécialisés établis à l'étranger qui viendront au mois de juillet 2010 à Constantine, dans le cadre de l'université d'été qui y sera organisée. Ce sont là les déclarations faites à la radio Cirta FM par le ministre de la Solidarité nationale, de la famille et de la Communauté nationale à l'étranger, M. Djamel Ould Abbas, et le wali, en marge de la visite, samedi, à Constantine du représentant du gouvernement. Ces experts feront part de leur expérience dans le cadre d'une étude sur la réhabilitation et la restauration de la vieille ville. D'autre part, les onze micro-entreprises constituées dans le cadre de l'Angem, formées sur le tas au sein du chantier, vont également bénéficier d'une aide financière promise par Ould Abbas. Ces informations ont été révélées, hier, au cours de l'émission hebdomadaire «Forum» de la radio régionale de Constantine qui, à l'occasion de la célébration du mois du patrimoine, a programmé un débat sur le thème de la conservation et la restauration des sites et monuments historiques. Etaient invités à cette émission les représentants administratifs et du mouvement associatif de ce secteur ainsi que des spécialistes dans le domaine des antiquités. A cette occasion, on apprendra également que la restauration du Palais du Bey qui a pris plus de vingt années, en absorbant la bagatelle de 39 milliards de centimes vient de se terminer. Selon l'architecte spécialiste du patrimoine chargé du projet, M. Badjadja, il ne reste plus qu'une infime partie relative à la finition des fresques et inscriptions murales. Le même responsable ne manquera pas de relever l'absence de qualification des ouvriers, souvent à l'origine des dégâts causés aux ouvrages objets de la restauration, ainsi que les nombreuses insuffisances techniques des entreprises en charge de cette restauration, particulièrement dans le domaine de la maçonnerie. M. Badjdja a déploré aussi l'absence sur le terrain d'associations du secteur qui pourraient agir au niveau de la sensibilisation des citoyens sur l'importance et le respect des sites et monuments. Les débats ont mis en exergue de profondes divergences et des différences d'appréciation entre les opérateurs et les spécialistes des antiquités portant sur la manière d'appréhender et de mener les opérations de conservation et de restauration et sur la définition même des aires et des limites des sites et monuments historiques à sauvegarder. «Est-ce que ce qui se fait actuellement est bon ?», a questionné un journaliste à propos des plans de restauration appliqués au niveau de plusieurs sites connus de la wilaya, comme la vieille ville (Souika), le tombeau de Massinissa au Khroub, les vestiges romains de Tiddis, le palais du Bey, etc. Les opérations de conservation et de restauration qui ont été ou sont menées au niveau des sites nommés, ont servi d'exemples pour illustrer les critiques émises par M. Taouatou, spécialiste des antiquités, qui a parlé «de travaux de restauration non étudiés, de restaurations erronées et des transformations subies par les monuments du fait du colonialisme ou de phénomènes naturels, comme les pluies et les séismes». Dans ce contexte, on n'a pas manqué de déplorer l'absence de structures de formation d'architectes spécialisés dans la restauration des monuments historiques «qui pourraient apporter des conseils sur la conservation de notre patrimoine historique et faire des propositions sur les vrais besoins en matière de restauration», comme l'a indiqué à la fin M. Taoutaou.