C'est a priori sur commande, préparatifs de l'événement de 2011 oblige, que l'équipe de Canal Algérie, a débarqué samedi dernier à Tlemcen, et plus exactement au nouveau pôle d'Imama (non encore baptisé) où elle a planté son décor. Sur le sillage de sa consoeur Lynda Tamzali de «Qaâda» dont le passage à la cité des Zianides remonte au mois de mars 2008, la pétillante Naziha Sadoun, arborant dans la pure tradition une chedda tlemcenienne, animait en direct l'émission. Sur le plateau des invités, un panel d'élus, des représentants de la société dite civile, des universitaires,des musiciens ainsi qu'un bouquet de nymphes en chedda exhibé pour la circonstance par Abdessamad Mahdjoub. Prenant la parole, le professeur Hami Negadi, historien, opérera un flash-back sur le passé glorieux mais aussi tragique de la capitale des Zianides. Mme Latifa Benmansour, présidente de l'association «La Grande Maison», alias La fondation Mohammed Dib, évoquera le nouveau prix littéraire éponyme (extension à l'arabe et à tamazight) avant de proposer une prestation dramatique en arabe dialectal («Djelloul el f'haïmi) jouée par des jeunes de l'atelier de théâtre de l'association. M. Choaïb Taleb Bendiab, ancien ambassadeur au Liban, se vantera de porter le prénom de l'illustre patron de la ville Sidi Boumediene. Il fera au passage la promotion de son dernier livre «Le renouveau de la wilaya de Tlemcen», coécrit avec M. Abdellatif Benchenhou (conseiller du Président Bouteflika), dédié au wali de Tlemcen M. Abdelouahab Nouri, dont il indiquera qu'il sera traduit en arabe et en anglais (et pourquoi pas en allemand, en espagnol, en russe, lui suggérera l'animatrice). M.Fayçal Benkalfat, éditeur, présenté comme musicologue, parlera de la musique andalouse. Il proposera que la soirée musicale soit dédiée à la mémoire de Cheïkh Mustapha Brixi, le dernier maître de la sanaâ, qui vient de nous quitter, il y a à peine une semaine. Qui présidera aux destinées du centre d'études andalouses en voie d'érection à Mansourah ? La restauration des monuments historiques(une quarantaine classée) et la programmation de parcours spirituels(une centaine à travers Tlemcen, Nedroma, Beni Snous) dans le cadre de la prochaine manifestation culturelle islamique seront les deux axes abordés par M. Brahim Chenoufi, archéologue, représentant la direction de la culture Au fait où est passé l'office du tourisme(SIT)? Par ailleurs, l'absence de figures de la culture telles que Omar Dib, Souheil Dib, Baghli Mohammed, Cheïkh Boufeldja, Kamel Malti, Abdelhamid Hadjiet,entre autres sera remarquée, sans parler des présidents des associations musicales et des représentants de la presse locale ignorés(non invités) en cette occasion En guise de décor, outre les «mannequins», version locale, une exposition d'objets traditionnels (artisanat) ornait le plateau. Exit le volet culinaire traditionnel étalé lors de la précédente «Qaâda». Côté animation, Anouar, qui ne manquera pas de rendre hommage à son mentor Rachid Baba Ahmed, le samaritain de l'art, innovera pour la circonstance avec «Youm el khemis» (en play back), un haouzi chanté avec brio par le regretté Boubeker Benzerga. L'orchestre «professionnel» de Nouri Koufi dont l'animatrice se trompera sur son «statut» (le présentant à plusieurs reprises comme étant régional soit relevant du MC) n'osera pas de simulacre, optant pour une pause motivée. Ce dernier interprétera pour sa part «Sidi Boumediene» (une chanson découverte bien avant lui par Hami Benosman, malheureusement non médiatisé. A noter l'absence de Hadj Ghaffour. Rym Hakiki et Meriem Benallal, toutes deux accoutrées d'une chedda, exécuteront respectivement un haoufi «Tlemcen ya alia» et un mdih «Haya zourou». Kouffi et Hakiki évoqueront chacun en ce qui le concerne au micro de Naziha un projet d'école de musique à Oran. S'agit-il d'une conversion du show business au school business ?... Le plateau «péchait» à cette occasion par l'absence d'une chorale de zaouïa (eu égard à la thématique)... C'est une troupe folklorique de Ouled N'har qui annoncera le baisser de rideau en illustrant le générique de l'émission diffusée en direct.