C'était prévisible que le film de Bouchereb ne récoltera que dalle. La grande et unique récompense qu'il mérite est celle de la reconnaissance du peuple algérien. Le mérite et les égards d'avoir transposé des réalités infalsifiables et amers là où il le fallait. D'ailleurs les réactions épidermiques et le racisme exacerbés exhibé par certains milieux, de nostalgiques et de révisionnistes, attestent de l'importance d'une telle œuvre et de la véracité des faits. Ce qui n'était pas de même pour ses anciennes productions. Autant qu'«Indigènes», «Cheb» reste problématique quant à l'approche historique et les rapports à la colonisation. Ils n'ont peut-être pas reçu le même traitement. Bouchareb corrige le tir avec «Hors-la-loi». Bien que sur le plan du détail historiographique, il reste beaucoup à faire pour transposer la réalité toute entière à l'écran «made in fr», il n'en demeure pas moins qu'il a réussit son coup. Il est tout de même à féliciter pleinement pour ce succès. Sans pour autant oublier au passage, nos talentueux acteurs, égales à eux-mêmes et leurs prouesses magistrales. Ainsi que notre icône de l'image, la majestueuse Chafia Boudraa, grande dans ses habits traditionnels. Elle représente merveilleusement cette étendue culture algérienne qui dérange outre-mer. Cannes n'est en faite, au regard des résultats récents, qu'une vitrine de voyeuristes et de complexés qui s'assemblent chaque année pour honorer les leurs. Les américains s'imposent par leurs talons inégalables et leurs intelligences réduisant les pleurnichards du cinéma français aux recoins cannièns. Pour palier à cette nième déconfiture, il fallait faire dans «l'originalité ». Ce qui ne les a pas empêchés d'intégrer dans le lot une de leur revendication du moment pour apaiser les dites agitations révisionnistes. «Des hommes et des dieux », témoigne de ce qu'ils considèrent comme tragédie de Tibhirine. Et c'est encore l'Algérie qui est mise en cause. Un député UMP des Alpes-Maritimes, qui surgit de nulle part. Le député Lionel Luca né en France et d'origine roumaine se place à l'endroit qu'il ne fallait pas. Faute d'être un Gaulois de pure race, il prête allégeance, de part sa natalité sur le sol français à la politique Française, et pire encore à celle de Sarkozy. Très mauvais choix. Jusque là, nous lui concédant sa totale intégration. L'exemple parfait de new français du futur. D'un père émigrant ayant eu le même sort que les indigènes de Bouchareb ont vécu, avec une différence notoire, c'est que son père a été incorporé dans la légion étrangère pour combattre en Indochine (un autre pays colonisé par la France) après avoir massacré et jeté dans les gorges de Kherrata des milliers de familles innocentes durant les événements de mai 1945. Ce qui lui a valu la naturalisation en 1958, récompense pour loyaux services. Ce Monsieur défend l'indéfendable. Ignorant avéré des questions relatives à la colonisation, il s'ingère uniquement pour faire montre de loyauté envers ses politiques. Et c'est normal en ces temps qui courent c'est dans l'air du temps. Luca oubli dans son analyse acerbe et incohérente que la colonisation représentait d'abord une spoliation, une expropriation, une agression au peuple algérien qui durait depuis 1830. La terre a été arrachée injustement (et si c'était vous), les familles ont été disloquées injustement, le déracinement total, les lois scélérates, les exterminations (lisez Olivier le cours et les autres) puis l'émigration forcée que son père avait vécu Hormis certaines imperfections et détails sur les tueries de 1945, le film de Bouchareb mérite plus qu'un applaudissement. Il retrace une réalité incontournable qui n'a pas été exposée dans sa totalité sur des événements qui demeurent encrés dans la mémoire de nos pères. Du moins ceux qui gardent encore les traces de ces massacres ignobles. S'il a omis de montrer les colons tués par les indigènes, s'est que la proportion était et demeure inégale. 102 pour 45 000 morts, faites le calcul et vous verrez que la colonisation avait pour un français tuée plus de 412 algériens au minimum. Les colons ont été armés par l'autorité pour «une chasse à l'arabe », désarmé. Et les rapports de la police, celui de Paul Tubert diligenté par de Gaulle, les rapports et témoignages des Américains (voir Landrum Bolling) et des Anglais, sans oublier les suisses, témoignent de la véracité des faits. Bouchareb a été plutôt indulgent, il n'a pas tous dit sur mai 1945. Il s'est contenté de résumer l'image atroce des tueries de masse. Et c'est normal, ce n'est qu'une fiction. Revoyez si vous avez le temps à consacrer à la vérité, les films documentaires financés par la France sur le 8 mai 45, de Yasmina Adi (l'autre 8 mai1945) et celui de Meriem Hamidat (mémoires du 8 mai 1945). Ils vous renseigneront sur les vérités de ces massacres atroces que vous et vos semblables refusent de reconnaitre, M.Luca. Alors que nombre d'historiens français reconnaissent les faits et ont en dit assez. Il n'y a aucune falsification de l'histoire, il y a plutôt de votre part un excès de zèle politique. Vous n'êtes même pas documenté, ni lu, ni être informé des faits, vous réagissez dans une solidarité politiquement faussaire pour plaire aux autres. Vous faites montre de votre apprentissage raté en politique et pire encore en mauvais historien. Ce qui vous intéresse c'est de paraitre aux spécimens de votre genre qui défendent un révisionnisme d'arrière garde pour justifier leurs méfaits à l'égard d'un peuple qui était en droit de se défendre. Le reste n'est que superficiel. Le bourreau ne peut en aucune manière maquiller ses crimes et se mettre à la place de la victime !!! Qui a inventé la guillotine ? Qui l'avez utilisée contre plus de 222 algériens, de Mohamed Bouras, à Zabana en passant par Fernand Iveton, Henri Maillot (français pourtant) et ses frères de combat. Un combat qui vous dépasse de loin cher député. Et vous avez énormément à faire et à apprendre pour vous imprégnez de la grandeur de ses hommes morts pour un idéal et comprendre les misères du monde. Un combat qui nous rappel la commune, le droit à l'égalité, à la fraternité et à la justice. Se sont des mots qui ne résonnent surement pas de la même manière dans votre cervelle que dans la notre c'est encore chez vous que le dernier guillotiné est mort en 1977. Vous êtes les artisans de tous les malheurs du monde et vous continuez à l'être, en Palestine, au Sahara occidentale, en Afrique et ailleurs. Réviser vos leçons d'histoire politique, Monsieur le député et n'accusez plus votre chien de rage Vous faites honte à la vraie France, celle des hommes de foi, de loi et de justice. Les hommes qui ont défendus les inégalités, les droits de l'homme, le respect des autres et d'autrui Les Iveton, les Maillot et biens d'autres intellectuels français de souche, écrivains, artistes et hommes de grandes valeurs. *Président de la Fondation du 8 mai 1945